The Milan skyline, showing UniCredit

Jean Delaunay

UniCredit demande l’approbation de la BCE pour une participation plus importante dans Commerzbank

UniCredit cherche à obtenir l’approbation de la Banque centrale européenne pour détenir jusqu’à 30 % des participations de Commerzbank, déclenchant potentiellement un accord de rachat complet du deuxième plus grand prêteur allemand en termes d’actifs.

Selon un rapport publié mardi par Il Messaggero, la banque italienne UniCredit se préparerait à déposer une demande auprès de la Banque centrale européenne (BCE) pour obtenir l’autorisation d’augmenter sa participation dans la banque allemande Commerzbank AG jusqu’à 30%.

La nouvelle a fait bondir les actions de Commerzbank, atteignant 15,85 € avant un léger repli – un niveau jamais vu depuis 2012. Les actions d’UniCredit ont également gagné 0,6% après la nouvelle.

Prise de participation initiale

Cette opération fait suite à la récente acquisition par UniCredit d’une participation de 9% dans Commerzbank mercredi dernier.

La banque italienne a acheté 4,5% du capital de Commerzbank au gouvernement allemand et 4,5% supplémentaires à des investisseurs publics, réduisant ainsi la participation du gouvernement dans Commerzbank à 12%, même si celui-ci reste le principal actionnaire.

Le gouvernement allemand détient une participation importante dans Commerzbank depuis qu’il a injecté 18,2 milliards d’euros dans la banque lors de la crise financière mondiale de 2008.

Cette récente vente à UniCredit représente la première étape du gouvernement dans la réduction de ses participations, comme indiqué dans un communiqué de presse du 7 septembre : « Le gouvernement fédéral a l’intention de réduire sa participation dans la banque allemande Commerzbank AG (Commerzbank) ».

UniCredit avait précédemment exprimé son intention de dépasser le seuil de 10 % de participation dans Commerzbank, déclarant la semaine dernière qu’elle demanderait l’approbation réglementaire pour potentiellement dépasser le seuil de 9,9 % si nécessaire.

Les seuils de propriété clés, notamment 10 %, 20 %, 30 % et 50 %, nécessitent tous l’approbation de la BCE.

Les autorités de régulation veillent à ce que les principaux actionnaires soient aptes à détenir une participation importante dans les institutions financières. Une participation de 30 % pourrait déclencher une prise de contrôle totale obligatoire en vertu de la loi allemande. Des sources ont déclaré à Reuters que Commerzbank discutait en urgence de stratégies de défense.

La BCE devrait accueillir favorablement le plan

Les fusions bancaires transfrontalières sont plébiscitées par les responsables politiques de l’Union européenne, car elles sont considérées comme essentielles pour renforcer la compétitivité de l’UE à l’échelle mondiale. Elles s’inscrivent également dans le cadre des plans stratégiques de l’UE visant à créer une union bancaire plus intégrée au sein du marché unique.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a récemment indiqué son soutien à une plus grande intégration du secteur financier dans la zone euro, mentionnant que le rapprochement potentiel entre UniCredit et Commerzbank serait bien accueilli.

Une fois qu’UniCredit aura soumis sa demande, les autorités, y compris le régulateur financier allemand BaFin et la BCE, auront entre 60 et 90 jours pour donner leur réponse.

La Deutsche Bank cherche des moyens de s’opposer à l’accord

Selon certaines informations, la Deutsche Bank AG, la plus grande banque du pays, étudierait les moyens de bloquer l’opération. Si UniCredit décidait de reprendre Commerzbank, cela pourrait donner naissance à un nouveau géant bancaire qui pourrait surpasser Deutsche Bank en tant que plus grande institution financière d’Allemagne.

En réponse, l’équipe de direction de la Deutsche Bank élabore une stratégie de défense, qui pourrait inclure l’acquisition des 12 % restants de Commerzbank toujours détenus par le gouvernement allemand.

La Deutsche Bank avait déjà engagé des discussions avec Commerzbank en 2019 au sujet d’un éventuel rachat, mais les discussions de fusion ont échoué en raison des inquiétudes concernant les coûts de restructuration élevés.

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