Samson crane at the Harland and Wolff shipyard in Belfast, Northern Ireland

Jean Delaunay

Le constructeur du Titanic Harland & Wolff va être placé en redressement judiciaire en raison de ses dettes

Le constructeur naval du RMS Titanic, Harland & Wolff, a annoncé lundi qu’il allait entrer en redressement judiciaire suite à des difficultés financières.

Après un audit des comptes, le conseil d’administration de l’emblématique constructeur naval de Belfast a conclu que « la société est insolvable sur la base du bilan », selon une mise à jour commerciale publiée lundi.

L’entreprise va maintenant être placée sous administration judiciaire, une procédure judiciaire au cours de laquelle un tiers prend le contrôle de l’entreprise. Ce tiers, appelé administrateur, va tenter de sauver l’entreprise. En cas d’échec, l’administrateur s’efforcera alors d’obtenir le meilleur rendement possible pour les créanciers.

Teneo, une société de conseil basée aux Etats-Unis, va devenir l’administrateur judiciaire de Harland & Wolff. Seule la société holding, Harland & Wolff Group Holdings plc, sera placée sous administration judiciaire. Les sociétés opérationnelles qui contrôlent les quatre chantiers navals de Harland & Wolff devraient poursuivre leurs activités.

Teneo dispose de huit semaines pour formuler des propositions de redressement judiciaire qui doivent ensuite être soumises au vote des créanciers. La période de redressement judiciaire prendra automatiquement fin après un an, mais Teneo peut demander une prolongation au tribunal ou aux créanciers si nécessaire.

Ce n’est pas la première fois que Harland & Wolff connaît des difficultés financières. Le constructeur naval avait déjà été placé sous administration judiciaire en 2019, avant d’être racheté par Infrastrata, une entreprise énergétique britannique.

Selon un rapport de la BBC, les problèmes de Harland & Wolff proviennent en grande partie du fait que la construction navale est une activité « à forte intensité de capital », où la majeure partie de l’argent est gagnée lors de la livraison du produit.

Harland & Wolff a alors dû contracter des emprunts à taux d’intérêt élevés auprès de Riverstone, un prêteur américain. Entre ces emprunts et l’échec de l’obtention d’une garantie gouvernementale qui aurait permis un refinancement auprès de prêteurs plus conventionnels, la cotation des actions du constructeur naval a été suspendue en juillet.

Harland & Wolff emploie actuellement plus de 1 000 personnes, après avoir atteint le « cap des 1 000 employés » en décembre 2023, selon le site Web de la société.

Dans la mise à jour commerciale de lundi, l’entreprise a évoqué la croissance des effectifs au cours des dernières années, avant de préciser qu’elle prenait actuellement des mesures pour réduire ce nombre.

« Une réduction supplémentaire des effectifs dans nos activités principales pourrait s’avérer nécessaire, en fonction du résultat des objectifs stratégiques évoqués dans cette annonce », indique le communiqué de presse.

Au cours de ses 163 années d’existence, la société a construit un certain nombre de paquebots remarquables, dont le RMS Titanic. En plus de bateaux de plaisance, elle a également produit des croiseurs militaires pour des clients tels que la Royal Navy.

Aujourd’hui, Harland & Wolff est présent sur cinq marchés : le transport commercial, les croisières et les ferries, la défense, le pétrole et le gaz et les énergies renouvelables, selon son site Internet. Une fermeture ou une réduction des effectifs de l’entreprise aurait des répercussions sur la construction navale dans tous ces secteurs.

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