A woman walks past a branch of HSBC bank in Hong Kong

Jean Delaunay

HSBC cherche à réduire ses coûts en fusionnant ses principales divisions

La nouvelle entité dépasserait en taille la division actuelle de gestion de patrimoine et de banque aux particuliers et compterait plus de 90 000 employés. Cependant, la fusion pourrait entraîner des suppressions d’emplois dans des domaines où les rôles se chevauchent.

La plus grande banque européenne, HSBC, envisage de fusionner deux de ses trois principales divisions – banque commerciale et banque d’investissement – dans le cadre des mesures de réduction des coûts du nouveau PDG Georges Elhedery, selon Bloomberg.

La création d’une super unité issue de la fusion des deux divisions s’inscrit dans le cadre des efforts de la banque pour renforcer ses initiatives de réduction des coûts.

Une super division

Selon la proposition, la division de banque commerciale, qui se concentre sur les petites et moyennes entreprises et a contribué à 35 % du chiffre d’affaires global en 2023, fusionnera avec la division de banque et de marchés mondiaux.

Cette dernière s’adresse aux grandes entreprises et se concentre sur le trading et la banque d’investissement, générant 24 % des revenus de la banque. Une autre division, la banque de patrimoine et de particuliers, contribue à hauteur d’environ 41 % du chiffre d’affaires total.

Cette fusion potentielle créerait une nouvelle super division, qui devrait générer environ 40 milliards de dollars (36 milliards d’euros) de revenus annuels, ce qui en ferait le plus grand département de HSBC.

La nouvelle entité dépasserait en taille la division actuelle de gestion de patrimoine et de banque personnelle et compterait plus de 90 000 employés. Cependant, la fusion pourrait entraîner des suppressions d’emplois dans des domaines où les rôles se chevauchent, comme le financement du commerce, les solutions de paiement, le crédit et les prêts.

Georges Elhedery, banquier d’origine libanaise, est devenu directeur général du groupe en juillet et a officiellement pris ses fonctions le 2 septembre.

Ayant précédemment occupé le poste de directeur financier, Elhedery a donné la priorité à la réduction des coûts, poursuivant le plan établi par son prédécesseur, Noel Quinn, bien que Quinn ait été en désaccord avec la proposition auparavant.

Dans le cadre de ce changement, Elhedery a transféré Barry O’Byrne, le directeur de la banque commerciale, pour diriger la division de la banque de patrimoine et des particuliers, première étape de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie.

Ces dernières années, HSBC a déplacé son attention des marchés occidentaux, tels que les États-Unis, la France et le Canada, vers des régions plus rentables d’Asie, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes.

La hausse des dépenses au deuxième trimestre pèse sur la performance

HSBC a enregistré des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, grâce à un environnement de taux d’intérêt élevés. Cependant, le bénéfice avant impôts d’une année sur l’autre a diminué, en partie en raison de la hausse des dépenses.

La plus grande banque européenne a déclaré des dépenses d’exploitation de 8,1 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros), en hausse de 3 % par rapport à l’année précédente, en raison de coûts technologiques plus élevés et des impacts de l’inflation, comme indiqué dans son rapport sur les résultats.

Dans un contexte de baisse des taux d’intérêt par les principales banques centrales au cours du second semestre de l’année, la banque voit l’urgence de réduire ses coûts, tout en maintenant sa rentabilité.

La banque a déjà commencé à prendre des mesures de réduction des coûts, notamment en ralentissant les embauches et en réduisant les dépenses de voyage et de divertissement.

Les banques mondiales sont confrontées à des défis croissants face aux baisses des taux des banques centrales

Les prêteurs internationaux ont tiré des bénéfices considérables de la hausse des taux d’intérêt au cours des deux dernières années. Les banques ont mis du temps à répercuter ces taux plus élevés sur les comptes de dépôt, tout en augmentant rapidement les taux d’emprunt, ce qui s’est traduit par des revenus d’intérêts nets record.

Toutefois, les principaux prêteurs ont signalé que leurs bénéfices avaient atteint un pic et que la baisse des taux d’intérêt devrait exercer une pression sur les revenus futurs.

Dans le même temps, la banque d’investissement a connu une reprise de ses revenus, stimulée par les mesures prises par les banques centrales pour assouplir la liquidité.

La Banque centrale européenne devrait annoncer jeudi sa décision sur les taux d’intérêt, alors que l’on s’attend largement à une deuxième baisse des taux, après celle de juin de cette année.

La Banque d’Angleterre a procédé en août à sa première baisse de taux depuis 2020, tandis que la Banque nationale suisse, la Banque du Canada et la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande ont également réduit leurs taux directeurs.

La Réserve fédérale américaine devrait suivre le mouvement en abaissant ses taux ce mois-ci, et d’autres réductions sont prévues avant la fin de l’année.

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