A Royal Air Maroc Boeing 737 approaches for landing in Lisbon at sunset, Saturday, July 20, 2024.

Jean Delaunay

Selon une étude, voyager en avion est désormais plus sûr que jamais

Une étude récente a révélé que les vols sont plus sûrs que jamais.

Selon une nouvelle étude, il y a une chance sur 13,7 millions qu’un passager, où que ce soit dans le monde, meure à bord d’un avion.

Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux États-Unis ont analysé les données mondiales sur les passagers et les décès entre 2018 et 2022 et ont constaté que les décès à bord des avions ont diminué en moyenne de 7 % d’une année sur l’autre.

Ces résultats suivent une tendance « d’amélioration continue » qui a débuté en 1968, lorsque le taux de mortalité a chuté en moyenne de 7,5 % par an, alors même que davantage de vols décollaient et atterrissaient.

L’avionneur américain Boeing est confronté à une série de problèmes techniques qui l’ont contraint à suspendre les vols d’essai de son modèle 777-9. La Federal Aviation Authority (FAA) aurait également lancé des inspections sur le 787 Dreamliner en raison de mouvements défectueux des sièges pilotes.

Le taux de mortalité est 36 % plus élevé dans certains pays

Le taux d’incident dépend des pays de départ et d’arrivée des passagers, les chercheurs divisant les pays en trois niveaux de risque faible, moyen et élevé en fonction du bilan de sécurité aérienne.

Le groupe à plus faible risque est celui de niveau 1, qui comprend l’Union européenne, l’Australie, le Canada, la Chine, Israël, le Japon, le Monténégro, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Parmi les pays du groupe de niveau 2, on trouve par exemple Bahreïn, la Bosnie, le Brésil, Brunei, le Chili, Hong Kong, l’Inde, la Jordanie, le Koweït, la Malaisie, le Mexique, les Philippines, le Qatar, Singapour, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, Taïwan, la Thaïlande, la Turquie et les Émirats arabes unis.

« Un passager pourrait en moyenne choisir un vol au hasard chaque jour pendant 220 000 ans avant de succomber à un accident mortel. »

La sécurité aérienne : un progrès ? Rapport

Les autres pays du monde se situent au niveau 3, c’est-à-dire dans le groupe à haut risque.

Pour les deux premiers niveaux, le risque de décès tombe à un pour 80 millions de passagers à l’embarquement, selon l’étude. Ces pays représentent plus de la moitié des 8 milliards d’habitants de la planète.

« À ce rythme, un passager pourrait en moyenne choisir un vol au hasard chaque jour pendant 220 000 ans avant de succomber à un accident mortel », poursuit le rapport.

Selon l’étude, le risque de mortalité est environ 36 % plus élevé dans les pays de niveau 3, mais le nombre de décès continue de diminuer.

« Bien que (ces pays) continuent de s’améliorer au fil du temps, le risque de décès de leurs passagers reste plusieurs fois plus élevé que celui observé ailleurs », indique l’étude.

L’étude n’inclut pas non plus les accidents qui étaient des attaques directes contre des passagers, comme l’attentat suicide à l’aéroport de Kaboul en 2021 qui a tué 170 Afghans et 13 soldats américains.

Plus de 4 000 décès dus au COVID-19 dans un avion

L’étude porte sur la pandémie de COVID-19, définie comme la période allant de mars 2020 à décembre 2022. Bien qu’il y ait eu moins de passagers aériens pendant la pandémie, ceux qui ont voyagé ont été confrontés à une « nouvelle source de danger » s’ils étaient exposés au virus pendant un vol.

À l’époque, les compagnies aériennes avaient indiqué aux passagers que la transmission de la COVID-19 était « pratiquement impossible », affirment les chercheurs dans leur étude, même si le médecin généraliste américain estimait que 96 % des vols durant cette période comptaient au moins un passager positif.

Malgré ce nouveau risque, les chercheurs affirment qu’il n’existe « aucune preuve que ceux qui ont pris l’avion aient eu un risque plus élevé de mourir d’un accident ou d’une attaque aérienne que ce à quoi on aurait pu s’attendre si la pandémie n’avait jamais eu lieu ».

« En dehors de la transmission du COVID-19 à bord, la sécurité des passagers s’est nettement améliorée », indique l’étude.

Au total, le rapport estime qu’environ 4 760 personnes sont décédées après avoir contracté une infection à la COVID-19 à bord d’un vol entre mars 2020 et décembre 2022.

Les chercheurs du MIT admettent qu’il est difficile de connaître le nombre exact de décès, car les passagers qui ont été infectés après un vol auraient pu la transmettre à d’autres personnes qui seraient peut-être décédées.

« Ces estimations sur les décès dus au COVID-19 sont nécessairement imprécises », indique l’étude. « Et même si elles utilisent des estimations de paramètres bas de gamme, elles pourraient bien être trop élevées ».

Leurs données ne prennent pas non plus en compte les passagers de moins de 18 ans et ne font pas de distinction entre l’âge des passagers de plus de 65 ans, ce qui, selon les chercheurs, est important car la mortalité augmente fortement chez les personnes âgées.

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