Fredis Beleris listens to Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis during their meeting at Maximos Mansion in Athens, Monday, July 15, 2024.

Jean Delaunay

Fredi Beleri, député européen élu et membre de la minorité grecque, a été libéré sous condition en Albanie

Beleri a été libéré après qu’un tribunal de Fier a accepté sa demande de libération conditionnelle alors qu’il lui restait six semaines à purger en prison.

Fredi Beleri, maire d’origine grecque élu d’une ville balnéaire albanaise dont l’emprisonnement pour achat de voix a mis à rude épreuve les liens entre les deux pays voisins, a été libéré sous condition, a annoncé lundi son bureau.

Un tribunal de Fier, à 100 kilomètres au sud de la capitale, Tirana, où Beleri, 51 ans, purgeait une peine de deux ans, a accepté sa demande de libération conditionnelle.

Beleri a encore six semaines à purger avant d’être libéré, a déclaré l’avocat Eugen Gjyzari.

Selon l’Union démocratique de la minorité grecque en Albanie, connue sous le nom d’Omonoia, un rassemblement pour célébrer la liberté de Beleri a été prévu dans sa ville de Himarë.

En mai dernier, Beleri avait été arrêté deux jours avant les élections municipales de 2011. Il avait ensuite été inculpé et reconnu coupable d’avoir offert environ 40 000 leks albanais (360 euros) pour acheter huit voix.

L’affaire qui pèse sur lui a tendu les relations entre Tirana et Athènes, la Grèce menaçant de bloquer la candidature de l’Albanie à l’Union européenne. Beleri et Athènes affirment que sa condamnation est motivée par des raisons politiques.

Les responsables albanais ont fermement rejeté ces allégations, invoquant l’indépendance du pouvoir judiciaire.

De la prison albanaise au Parlement européen

En juin, Beleri, qui possède la double nationalité albanaise et grecque, a été élu au Parlement européen avec le parti de centre-droit au pouvoir en Grèce, Nouvelle Démocratie, et a bénéficié d’une permission de sortie de prison de cinq jours pour assister à la séance d’ouverture du Parlement à Strasbourg un mois plus tard.

Le porte-parole du gouvernement grec, Pavlos Marinakis, a qualifié la libération de Beleri de « certainement une évolution positive ».

« Cela ne signifie pas que nous oublierons les 17 mois (précédents) et la gravité de ce qui s’est passé », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

« Parce que dans la personne de Fredis Beleris, le gouvernement grec voit tous les citoyens grecs, toute la minorité ethnique grecque d’Albanie, que nous continuerons à soutenir. »

Après que Beleri ait été déchu de son titre, condamné et emprisonné, des élections anticipées ont été organisées à Himara pour le poste de maire, remportées par le candidat du Parti socialiste au pouvoir.

Au lendemain de la chute du régime communiste albanais au début des années 1990, les biens que l’État avait précédemment saisis ont été distribués entre les résidents.

Toutefois, cela a souvent donné lieu à des conflits concernant les revendications de propriété, et des allégations de préjugés ethniques dans la distribution des terres ont été formulées.

Beleri a affirmé que l’affaire portée contre lui était une tentative du Premier ministre du Parti socialiste, Edi Rama, de conserver le contrôle d’Himarë et de son potentiel de développement immobilier futur lucratif alors que le secteur du tourisme est en plein essor.

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