Le personnel de la BEI, basée à Luxembourg, hésite à signaler les incidents d’intimidation, de harcèlement ou de fraude – FT.
Une enquête interne divulguée de la Banque européenne d’investissement montre que 50 % du personnel craignait des « répercussions » pour avoir dénoncé des irrégularités lors de la collecte des réponses en 2023.
Parmi ceux qui avaient déjà dénoncé une mauvaise conduite, seulement 14 % étaient satisfaits du résultat.
Seuls 40 % des répondants estiment que la banque protégerait les employés qui font part de leurs inquiétudes en toute bonne foi et prendrait leurs inquiétudes au sérieux.
L’enquête, rapportée par le FT, s’accompagne de témoignages d’insatisfaction de plus de 10 employés actuels et anciens.
« De nombreux membres du personnel ont peur de s’exprimer, craignent des représailles et ne croient pas que des mesures correctives sont/seront prises », indique une note du personnel de la BEI remise au FT.
Les employés se plaignent également du manque de transparence dans l’attribution des postes, ce qui conduit à des nominations politiques.
La BEI dispose d’une politique de dénonciation d’irrégularités, même si des enquêtes menées auprès du personnel révèlent régulièrement que les employés ne sont pas satisfaits des normes éthiques de la banque.
En 2019, seuls 30 % des répondants ont attribué à la banque une note élevée en termes de professionnalisme, d’éthique et d’intégrité. En 2022, ce total a été enregistré à 35 %.
L’Observatoire de l’Europe a contacté la BEI pour obtenir de plus amples commentaires.
La politique de dénonciation publique de la banque stipule : « Les lanceurs d’alerte ont l’assurance que leur signalement sera examiné de manière appropriée et qu’il pourra donner lieu à une enquête. Si les allégations sont confirmées, l’entité concernée du groupe BEI prendra toutes les mesures nécessaires pour identifier les recours et les mesures appropriés. »
La politique souligne également que les « actions de représailles » contre ceux qui dénoncent sont « interdites ».
L’ancienne ministre espagnole des Finances, Nadia Calviño, est devenue la nouvelle présidente de la BEI au début de cette année, en remplacement de son prédécesseur Werner Hoyer.
Hoyer, qui a été président de la BEI entre 2012 et 2023, fait actuellement l’objet d’une enquête liée à une utilisation présumée abusive de fonds européens.
Calviño s’est engagée à améliorer la culture du lieu de travail à la BEI, même si les employés ont mis en doute ses capacités dans ce domaine.
« Après les 12 dernières années, le personnel est en quelque sorte traumatisé », a déclaré un employé au FT.
« On ne peut pas régler ce problème en jetant simplement quelques points sur un bout de papier. »