Telegram has about 41 million monthly average users in the European Union.

Jean Delaunay

Télégramme et la guerre : l’arrestation de Durov pourrait compliquer la situation de l’armée russe en Ukraine

Telegram est largement utilisé par les forces armées russes en Ukraine, et la plateforme est strictement réglementée par le Kremlin.

L’arrestation de Pavel Durov pourrait compliquer les plans militaires russes en Ukraine.

Telegram est très populaire parmi les russophones et joue un rôle crucial dans la guerre en Ukraine, à la fois pour les opérations sur le terrain et pour la diffusion du récit de Moscou.

Selon l’Institut d’études de la guerre, il s’agit de « la principale alternative aux communications officielles pour le personnel militaire russe en Ukraine ».

Comme l’explique à L’Observatoire de l’Europe Christine Dugoin-Clément, chercheuse à la Sorbonne Business School :

« Ce n’est pas seulement une source d’informations, mais c’est une sorte de messager clé, qui est utilisé pour coordonner les actions à différents niveaux, pour stocker des vidéos, pour partager de gros fichiers et tout ce genre de choses, et vous avez beaucoup de canaux plus ou moins directement connectés au Kremlin ou au ministère de la Défense de la Russie. »

Telegram est un service de chat crypté et a échappé au contrôle du gouvernement russe en 2018. Mais selon les experts, le Kremlin a réussi à le manipuler en imposant une législation plus stricte sur ses activités.

Christine Dugoin-Clément encore :

« Les propriétaires de chaînes qui ont plus de 10 000 abonnés doivent fournir des informations au Roskomnadzor, qui est en quelque sorte l’organisme chargé de contrôler tous les médias et les réseaux sociaux. Dans la même loi, ils expliquent que si vous avez une chaîne qui est suivie par plus de 500 000 utilisateurs, vous devez fournir toutes les informations sur vos utilisateurs si le Roskomnadzoror ou le FSB le demande. Il n’y a donc pas vraiment de contrôle, mais disons une sorte de coopération. »

Avec son PDG en prison dans un pays européen, les forces russes pourraient commencer à quitter Telegram, qui dans le scénario extrême pourrait également être totalement bloqué dans le pays.

Cette incertitude aura probablement un impact sur les opérations russes en première ligne, même s’il paraît peu probable que les autorités françaises puissent divulguer les informations contenues dans les conversations cryptées.

Axel Legay, de l’Ecole Polytechnique de Louvain, déclare à L’Observatoire de l’Europe :

« Ils pourraient essayer de le faire. Ce serait illégal, car au niveau de l’UE, il n’existe aucune décision sur la possibilité de lire les messages. Il y a trois mois, l’UE n’a pas réussi à trouver un accord sur ce sujet. Donc oui, ils pourraient essayer avec les services secrets ou autre. Mais je ne pense vraiment pas que ce soit le problème principal aujourd’hui. »

L’arrestation de Dourov est en train de tourner à l’incident diplomatique entre la France et la Russie. L’ambassade de Russie à Paris a accusé la France de refuser de coopérer, mais le président français Macron a assuré que l’arrestation n’était pas une « décision politique ».

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