Les pompiers de l’île portugaise de Madère continuent de lutter contre le pire incendie de forêt du pays depuis 2017.
Les pompiers continuent de lutter contre un incendie de forêt qui fait rage sur l’île portugaise de Madère depuis une semaine et menace une forêt classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le pays n’a pas connu d’incendie d’une telle ampleur depuis 2017, année où il avait enregistré ses incendies les plus meurtriers.
Depuis lors, le nombre d’incendies de forêt a diminué de plus de moitié, notamment grâce à une campagne de sensibilisation à la prévention.
Tiago Oliveira, président de l’Agence de gestion intégrée des incendies ruraux (AGIF), affirme que les travaux ont commencé après les événements de 2017.
« La société portugaise a été très traumatisée par les incendies et, au cours de la première année de la campagne, en 2018, nous nous sommes concentrés sur un message clair », explique-t-il.
L’idée derrière « Le Portugal vous appelle » était d’inciter tout le monde à travailler ensemble pour réduire le nombre d’incendies.
L’agence a désormais lancé une nouvelle campagne qui durera jusqu’en 2026 pour réduire encore davantage ces chiffres.
« Cette année, nous avons eu 3 500 incendies, ce qui est un bilan relativement bon, car les gens ont vraiment consolidé cette connaissance dans les zones rurales », explique Oliviera.
Il ajoute que cela a été aidé par le fait que l’été a été doux et sans grande sécheresse, ce qui fait qu’il n’y a pas eu beaucoup d’incendies.
La nouvelle stratégie de sensibilisation à la prévention des incendies, dit-il, impliquera un contact porte-à-porte personnalisé.
« Le ministère de l’Éducation sera également impliqué dans des campagnes dans les écoles qui mobiliseront environ un demi-million d’élèves au cours des cinq prochaines années. »
L’année dernière, les incendies ont été de moindre ampleur en Europe, détruisant environ 8 400 kilomètres carrés de terres. Ils ont toutefois perturbé l’approvisionnement en eau, endommagé les infrastructures et les terres agricoles, et eu des répercussions sur le tourisme et les économies locales.
Oliveira estime que l’Europe a besoin d’un mécanisme qui permettra aux forces des pays voisins d’opérer de la même manière.
« Il ne suffit pas d’envoyer des moyens aériens d’un pays à un autre. Lorsque ces moyens arrivent, ils doivent être coordonnés avec les forces sur le terrain et fonctionner avec des mécanismes communs. »
Il affirme que le Canada et les États-Unis le font très bien, et que l’Europe ferait bien de s’inspirer de leur modèle.
Oliviera affirme qu’il existe également une dimension politique à la lutte contre les incendies de forêt, comme ceux que la stratégie 2030 cherche à utiliser.
« Il s’agit de la politique agricole commune, qui permet aux agriculteurs de mieux gérer leurs forêts et d’accorder plus d’attention à des problématiques telles que les terres abandonnées, les pratiques agricoles qui ne génèrent pas d’incendies et qui permettent une végétation toujours traitée. »
À ce jour, l’incendie qui s’est déclaré l’année dernière dans la région grecque d’Evros reste le plus grand jamais enregistré dans l’Union européenne.
