Le chef de la diplomatie de l’UE a mis en garde vendredi contre les « conséquences » pour la coopération entre l’UE et le Niger, notamment la suspension de l’aide budgétaire, après que le général Abdourahmane Tchiani s’est déclaré chef du pays africain.
« L’UE condamne fermement le coup d’État au Niger. Les événements de ces derniers jours constituent une grave atteinte à la stabilité et à la démocratie au Niger », a déclaré le Haut Représentant Josep Borrell dans un communiqué..
« Toute rupture de l’ordre constitutionnel aura des conséquences sur la coopération entre l’UE et le Niger, y compris la suspension immédiate de tout appui budgétaire », a-t-il ajouté.
L’avertissement est intervenu alors que le général Abdourahmane Tchiani, chef de la Garde présidentielle, s’est déclaré chef du Niger à la télévision d’État après que les soldats ont annoncé qu’ils avaient pris le pouvoir lors d’un coup d’État mercredi. Le putsch a été condamné par l’UE et d’autres instances internationales comme une attaque contre la démocratie.
L’UE a investi 503 millions d’euros pour renforcer la gouvernance, l’éducation et la formation et le développement économique au Niger entre 2021 et 2024. Plus tôt ce mois-ci, un nouvel investissement de 66 millions d’euros dans l’éducation a été annoncé.
Le Niger, considéré comme un allié occidental clé en Afrique, accueille de nombreuses troupes étrangères et missions militaires. Cela a suscité des spéculations selon lesquelles les orchestrateurs du coup d’État pourraient avoir reçu une formation militaire occidentale.
En décembre 2022, l’UE a annoncé une mission militaire de trois ans au Niger pour soutenir la lutte contre les groupes terroristes. La mission a déployé 50 à 100 soldats, l’Allemagne s’étant engagée en avril à envoyer 60 soldats supplémentaires.
Interrogé jeudi pour savoir si les rebelles au sein de la garde présidentielle auraient pu bénéficier d’un entraînement militaire de l’UE, un porte-parole de la Commission européenne n’a pas pu fournir de commentaire dans l’immédiat.
Depuis mercredi, le président nigérien Mohamed Bazoum est détenu par les troupes de la garde présidentielle. Bruxelles a également demandé que la sécurité et la liberté de mouvement du président Bazoum soient assurées.
Les ministres des affaires étrangères des États membres de l’UE ont également réagi vendredi à la tentative de coup d’État et à la détention du président Bazoum.
« Le fait que des soldats aient organisé un coup d’État pour prendre le pouvoir au Niger est un coup dur pour les nombreuses personnes qui ont tant fait ces dernières années pour assurer un avenir meilleur à leur pays », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena. Baerbock à la suite d’un appel téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères du Niger.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a également réitéré vendredi la condamnation du coup d’Etat par la France, et appelé « au retour à l’ordre constitutionnel, à la restauration de l’intégrité démocratique et au rétablissement de l’autorité judiciaire ».
Le coup d’État fait suite à diverses tentatives de prise de contrôle dans des pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Mali et le Burkina Faso, ces dernières années.
