Surnommé le Léonard perdu, le « Salvator Mundi » est-il stocké à Genève et destiné à l'Arabie saoudite ?

Jean Delaunay

Surnommé le Léonard perdu, le « Salvator Mundi » est-il stocké à Genève et destiné à l’Arabie saoudite ?

Le tableau le plus cher du monde n’a pas été exposé au public depuis sa vente chez Christie’s en 2017. Un nouveau rapport de la BBC indique qu’il pourrait être conservé dans un entrepôt à Genève – et qu’il pourrait être à nouveau exposé bientôt.

Attribué à Léonard de Vinci, le tableau de la Renaissance « Salvator Mundi » (« Sauveur du monde ») est devenu l’œuvre d’art la plus chère jamais vendue aux enchères lorsqu’il a atteint 450 millions de dollars (406 millions d’euros) chez Christie’s en 2017. Depuis lors, la peinture à l’huile représentant Jésus-Christ n’a pas été vue par le public.

Un nouveau rapport de la BBC indique que – malgré les rumeurs selon lesquelles elle était conservée sur un yacht – l’œuvre insaisissable est stockée dans la ville suisse de Genève depuis qu’elle a été achetée par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), et qu’elle pourrait bientôt être en route vers le Golfe.

Selon le rapport, MBS prévoit de faire de « Salvator Mundi » la pièce maîtresse d’un futur musée à Riyad.

Bernard Haykel, professeur d’études du Proche-Orient à l’université de Princeton et ami de MBS, cite dans l’article le prince héritier saoudien : « Je veux construire un très grand musée à Riyad. Et je veux un objet d’ancrage qui attirera les gens, tout comme le fait la Joconde. »

Dans le cadre de son article sur l’ascension de MBS, le journaliste de la BBC Jonathan Rugman écrit que l’achat de Salvator Mundi par le prince héritier faisait partie d’un effort plus vaste visant à moderniser l’Arabie saoudite.

« L’achat par MBS d’un célèbre tableau en 2017 nous en dit long sur sa façon de penser et sur sa volonté de prendre des risques, sans craindre d’être en décalage avec la société religieusement conservatrice qu’il gouverne », explique Rugman. « Et surtout, déterminé à surpasser l’Occident dans des démonstrations de puissance ostentatoires. »

L’attribution du « Salvator Mundi » à Léonard de Vinci a suscité un débat houleux dans la communauté artistique.

Si certains experts estiment qu’il s’agit de son œuvre, d’autres estiment que le style du tableau ne correspond pas tout à fait aux œuvres connues de Léonard de Vinci, notamment en ce qui concerne les proportions et les traits du visage du personnage. La longue restauration dont le tableau a fait l’objet aggrave la controverse.

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