Les établissements locaux du continent sont en déclin constant, et la riche diversité culturelle du continent dans les voyages et le tourisme cède la place à la chainification, écrit Peter Lochbihler.
On a beaucoup écrit ces derniers temps sur le retard économique de l’Europe, en particulier par rapport aux États-Unis et à la Chine.
Mais il y a un secteur où il ne fait aucun doute que l’Europe reste le leader mondial : les voyages et le tourisme.
L’Europe représente près des deux tiers des arrivées de touristes dans le monde, avec des voyageurs de tous les coins du monde qui se rendent chaque année sur le continent.
Le patrimoine local du continent est en péril
L’attrait de l’Europe réside dans sa riche mosaïque de cultures et de peuples. Cette diversité trouve son reflet dans le tissu de l’industrie du voyage en Europe, qui comprend une multitude de petites entreprises locales.
Pas moins de 77 % des hôtels européens appartiennent à des propriétaires indépendants, dont beaucoup sont des entreprises familiales multigénérationnelles.
Ils sont le cœur et l’âme de l’industrie touristique européenne. Leur caractère unique, reflet du patrimoine local, sert de toile de fond à de nombreux souvenirs réalisés et clichés Instagram pris.
Si l’Europe peut à juste titre être fière de son secteur touristique de premier plan mondial, tout n’est pas pour le mieux.
Ce dont on parle rarement, c’est que les petites entreprises indépendantes d’Europe sont en déclin constant.
Les établissements locaux sont lentement remplacés par des marques plus grandes, souvent mondiales. La riche diversité culturelle de l’Europe dans le domaine des voyages et du tourisme cède la place à l’enchaînement.
Pendant ce temps, les chaînes hôtelières sautent sur l’occasion
La raison sous-jacente de ce changement est le nombre croissant de visiteurs internationaux en Europe.
Les petites entreprises ont de plus en plus de mal à atteindre les voyageurs qui ne connaissent pas la destination ou qui font face à des barrières linguistiques.
En revanche, les grandes chaînes hôtelières possèdent les ressources nécessaires pour établir une présence mondiale, fidéliser la clientèle et répartir les coûts de marketing sur une clientèle plus large.
Ce désavantage structurel place les indépendants dans une situation précaire et l’Europe subit aujourd’hui les conséquences de son propre succès.
La pandémie de COVID-19 a encore exacerbé cette tendance, laissant les petites entreprises encore plus vulnérables et mal équipées pour rivaliser efficacement.
En conséquence, près des deux tiers des investissements dans le secteur européen de l’hébergement sont désormais réalisés par des chaînes hôtelières, avec seulement quatre entreprises construisant la moitié des nouveaux hôtels européens.
Si cette tendance se poursuit, le visage du secteur européen du voyage changera fondamentalement.
Coûts d’investissement trop élevés, manque de savoir-faire
Alors, que pouvons-nous faire pour préserver la diversité unique de l’Europe en matière de voyages et de tourisme ? Comment pouvons-nous soutenir et autonomiser au mieux les petites entreprises européennes ?
Chez Booking.com, nous travaillons en partenariat avec des centaines de milliers de petits hébergements. Nous sommes fiers d’un modèle commercial conçu pour soutenir les petites propriétés indépendantes, les aidant à être mieux visibles pour les voyageurs de près et de loin, de manière rentable et sans risque.
Les petits hébergements ont du mal, en particulier, à faire les investissements nécessaires pour rester compétitifs dans un marché en évolution.
Par exemple, il existe une demande croissante de voyages et de tourisme durables. Pourtant, malgré les nombreux efforts déployés par les gouvernements pour soutenir les mesures de durabilité, les petites entreprises ont beaucoup de mal à faire la transition.
Selon notre Baromètre européen de l’hébergement semestriel, les principaux freins sont des coûts d’investissement trop élevés et un manque de savoir-faire.
En conséquence, davantage d’incitations fiscales et fiscales, un meilleur accès au capital et au financement et davantage de soutien technique et opérationnel figurent en tête de liste des mesures de soutien souhaitées par les gouvernements.
Une taille unique ne convient pas à tous
Les gouvernements devraient écouter les petites entreprises et repenser leurs approches. Le modèle de support actuel ne fonctionne pas.
De même, les leaders de l’industrie doivent être plus réactifs. Chez Booking.com, par exemple, nous avons développé un programme de voyage durable qui tient compte de la nature dynamique des petits hébergements, rend leurs efforts visibles pour les voyageurs et les aide à devenir plus durables une étape à la fois.
Nous devons reconnaître qu’il ne peut y avoir d’approche unique dans une industrie très diversifiée.
Le leadership de l’Europe dans les voyages et le tourisme repose sur son écosystème de petites entreprises indépendantes.
Veillons à ce qu’ils bénéficient du bon environnement pour continuer à prospérer à l’avenir.