Cette commune viticole française utilise des chênes et des oliviers pour préserver la biodiversité et atténuer les impacts climatiques.
Dans les collines pittoresques de Vinsobre dans le sud-est de la Franceles viticulteurs utilisent la biodiversité pour protéger leurs vignobles du changement climatique.
Un vin l’appellation d’origine – ou « appellation d’origine protégée » – est primordiale, car les buveurs savourent les notes de dégustation de son environnement particulier.
Depuis des décennies, cette appellation viticole de la Drôme a adopté une démarche singulière, préservant à la fois sa diversité écologique et la qualité de ses vins.
Vignes, oliviers et les chênes poussent ensemble dans un système appelé ‘vitiforesterie’. Il est devenu un phare de durabilité, suscitant l’admiration des écologistes et des amateurs de vin.
Comment les arbres jouent-ils un rôle dans l’atténuation des impacts climatiques pour les vignobles ?
Dans le vignoble d’Anaïs Vallot, d’imposants chênes entourer et ombrager les premières vignes, apportant « un petit bol d’air frais » lors des chaleurs estivales.
Les pins, les chênes et les haies qui entourent les vignes « tempèrent les excès du climat », explique Cédric Guillaume-Corbin, « agriculteur-vigneron » dans un autre domaine, La Péquélette.
Ils peuvent couper le ventlimiter le gel et « apporter une certaine fraîcheur quand il fait très chaud », comme un parasol, précise-t-il.
« La proximité d’une bordure boisée a un impact sur les champs jusqu’à 100 mètres », en termes de biodiversité, de vie du sol et de température, ajoute-t-il. C’est un avantage considérable dans une région qui souffre de canicules à répétition.
En 1993, le comité des vignerons de Vinsobres décide en accord avec la commune de transformer ses 1 238 hectares de bois en zones non constructibles et bois classés.
« C’est juste du bon sens agricole », explique Jean-Louis Piallat, 72 ans, alors président du comité. « Nous avons toujours pensé que la monoculture ne fonctionnait pas et que la biodiversité était essentielle (pour préserver la) typicité du vin ».
Outre la diversité botanique apportée par les chênes verts et truffiers, les arbres plus hauts – perchés à 500 mètres d’altitude – limitent l’érosion et le ruissellement lors des orages..
Comment la « vitiforesterie » de Vinsobres contribue-t-elle à un avenir plus vert dans la viticulture ?
La vitiforesterie fait aujourd’hui son grand retour dans le cadre d’un virage plus large vers l’agroécologie. De plus en plus de viticulteurs veillent à réintroduire des essences d’arbres adaptées à leur terroir.
« Le vignoble c’est tout un écosystème, un paysage : on n’est pas là que pour vendanger », raconte Anaïs Vallot, penchée sur une vigne dont les baies commencent à virer du vert au blanc.
Ces pratiques « créent des contraintes en termes de travail mécanique, mais c’est un choix », quitte à produire un peu moins, précise Guillaume-Corbin. Il est « convaincu » que cette diversité se ressent dans les arômes de ses vins.
« Le vin raconte l’histoire de la terre et du lieu où il est né », dit-il. « Si vous êtes dans un endroit avec des arbres, des papillons et des oiseaux, et pas une mer de vignes qui vous étouffe, ça ne racontera pas la même histoire ».