Funafuti, the main island of the nation state of Tuvalu, is photographed from a Royal New Zealand airforce C130 aircraft.

Milos Schmidt

Les obligations climatiques des pays pourraient être définies juridiquement par la Cour suprême de l’ONU en décembre

L’issue de ces audiences pourrait influencer les décisions prises dans toutes les futures affaires juridiques liées au climat.

Une date a été fixée pour des audiences publiques à la Cour internationale de justice qui pourraient aider à définir les obligations juridiques des pays en matière de lutte contre le changement climatique.

La Cour suprême des Nations Unies a annoncé vendredi que des audiences publiques s’ouvriraient le 2 décembre dans une affaire historique visant à obtenir un avis consultatif non contraignant sur « les obligations des États en matière de changement climatique ».

L’Assemblée générale des Nations Unies a renvoyé l’affaire devant la Cour internationale de justice l’année dernière.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait alors déclaré qu’il espérait que cet avis encouragerait les nations « à prendre des mesures climatiques plus audacieuses et plus fortes dont notre monde a si désespérément besoin ».

Le tribunal a déclaré avoir reçu des commentaires écrits de 62 pays et organisations, dont l’UE, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Brésil, concernant cette affaire.

De quoi s’agit-il dans cette affaire historique relative au climat ?

Le panel de 15 juges du tribunal de l’ONU, venus du monde entier, cherchera à répondre à deux questions : que sont obligés les pays en vertu du droit international pour protéger le climat et l’environnement des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine ; et quelles sont les conséquences juridiques pour les gouvernements lorsque leurs actes d’inaction ont gravement porté préjudice au climat et à l’environnement ?

La deuxième question fait référence en particulier aux « petits États insulaires en développement » qui risquent d’être les plus durement touchés par le changement climatique et aux membres des « générations présentes et futures touchées par les effets néfastes du changement climatique ».

On ne sait pas encore combien de pays et d’organisations souhaiteront s’exprimer lors des audiences publiques ni combien de temps elles dureront. Une fois les audiences terminées, les juges prendront probablement des mois pour examiner tous les arguments juridiques et devraient rendre leurs avis dans le courant de l’année 2025.

Sièges des juges de la Cour internationale de justice, ou Cour mondiale, à La Haye, aux Pays-Bas.
Sièges des juges de la Cour internationale de justice, ou Cour mondiale, à La Haye, aux Pays-Bas.

Pourquoi la Cour de l’ONU est-elle appelée à se prononcer sur cette question ?

En mai, un tribunal de l’ONU sur le droit maritime a déclaré que les émissions de carbone étaient considérées comme une pollution marine et que les pays devaient prendre des mesures pour atténuer leurs effets néfastes et s’y adapter.

Cet avis consultatif du Tribunal international du droit de la mer (TIDM) est le premier document de ce type à être rendu par un tribunal international.

L’avis a été demandé par la Commission des petits États insulaires sur le changement climatique et le droit international (Cosis), un groupe de neuf nations insulaires des Caraïbes et du Pacifique dirigé par Antigua-et-Barbuda et Tuvalu.

L’avis stipule que les gaz à effet de serre constituent une pollution marine et que les pays doivent protéger les océans.

Il s’agit également de l’un des trois principaux documents de définition de cette nature que l’on attend bientôt de certaines des plus hautes juridictions du monde : celui de la Cour internationale de justice, celui de la Cour interaméricaine des droits de l’homme et celui qui a déjà été rendu par le Tribunal international du droit de la mer.

Bien que non juridiquement contraignants, ces documents sont très influents et sont susceptibles de définir le cadre des futures affaires juridiques liées au climat.

Les tribunaux du monde entier appellent les gouvernements à réduire les émissions de gaz à effet de serre

L’affaire portée devant la Cour internationale de Justice fait suite à une série de décisions rendues par d’autres juges et tribunaux du monde entier, appelant les gouvernements à faire davantage pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La décision de la Cour européenne des droits de l’homme (Itlos) intervient un mois après que la Cour européenne des droits de l’homme (CDH) a déclaré que les pays devaient mieux protéger leurs citoyens des conséquences du changement climatique. Ce jugement historique pourrait avoir des répercussions sur tout le continent.

La Cour internationale de justice a son siège à La Haye, où les tribunaux néerlandais ont marqué l’histoire en statuant que la protection contre les effets potentiellement dévastateurs du changement climatique est un droit humain et que le gouvernement a le devoir de protéger ses citoyens.

Le jugement a été confirmé en 2019 par la Cour suprême néerlandaise.

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