Les représailles à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh à Téhéran seraient « une solution pour arrêter les crimes et l’agression », a déclaré le président iranien au Premier ministre britannique.
Téhéran a rejeté l’appel des trois pays européens lui demandant de s’abstenir de toute frappe de représailles contre Israël qui aggraverait encore les tensions régionales.
Le président iranien a déclaré au Premier ministre britannique que le régime de Téhéran considère les représailles contre Israël suite à l’assassinat en juillet du responsable du Hamas Ismail Haniyeh comme un droit et un moyen de décourager toute future agression.
Le président Masoud Pezeshkian, lors d’une conversation téléphonique lundi soir avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, a déclaré qu’une réponse punitive à un agresseur est « un droit des nations et une solution pour mettre fin aux crimes et à l’agression », selon l’agence de presse officielle IRNA.
Le silence de l’Occident sur les « crimes inhumains sans précédent » à Gaza et sur les attaques israéliennes ailleurs au Moyen-Orient est « irresponsable » et encourage Israël à mettre en danger la sécurité régionale et mondiale, a ajouté Pezeshkian.
Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont publié lundi une déclaration commune approuvant la dernière initiative des médiateurs Qatar, Egypte et Etats-Unis pour négocier un accord visant à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas.
Les dirigeants européens ont également appelé au retour de nombreux otages détenus par le Hamas et à l’acheminement « sans entraves » de l’aide humanitaire et ont demandé à l’Iran et à ses alliés de s’abstenir de représailles qui aggraveraient encore les tensions régionales après l’assassinat fin juillet du leader politique du Hamas Ismail Haniyeh.
Israël n’a ni confirmé ni nié son rôle dans l’assassinat, mais il s’était auparavant engagé à le tuer ainsi que d’autres dirigeants du Hamas à la suite de l’attaque du groupe contre le sud d’Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre à Gaza.
« Manque de logique politique »
Dans un nouveau rejet de la demande des trois dirigeants, le gouvernement de Téhéran a déclaré que l’Iran n’avait pas besoin d’autorisation pour riposter à la mort de Haniyeh.
« De telles demandes manquent de logique politique, sont totalement contraires aux principes et aux règles du droit international et représentent une demande excessive », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.
L’Iran ne reconnaît pas Israël et soutient les groupes militants anti-israéliens, notamment le Hamas et le Hezbollah libanais.
Les médiateurs ont passé des mois à essayer de convaincre les parties d’accepter un plan en trois phases dans lequel le Hamas libérerait les otages restants capturés lors de son attaque du 7 octobre en échange des Palestiniens emprisonnés par Israël, et Israël se retirerait de Gaza.
Les discussions devraient reprendre jeudi.
Après plus de dix mois de combats, le bilan des morts palestiniens approche les 40 000 à Gaza, selon le ministère de la Santé.