Pascal Soriot est en tête d’une liste des hauts revenus établie par le High Pay Centre, avec les patrons de Rolls Royce et de HSBC également inclus dans le top 10.
Les PDG des plus grandes entreprises britanniques ont reçu des niveaux de rémunération record l’année dernière, selon le High Pay Centre, le groupe de réflexion qui a compilé les chiffres.
Le salaire médian du patron d’une entreprise du FTSE 100 a atteint 4,19 millions de livres sterling (4,90 millions d’euros), soit une hausse annuelle de 2,2 %.
Le chiffre moyen, qui prend en compte les valeurs très hautes et très basses, est passé de 4,44 millions de livres sterling à 4,98 millions de livres sterling, soit une augmentation de 12,2 % (5,19 millions d’euros à 5,82 millions d’euros).
En tête de liste des rémunérations se trouve l’Australien d’origine française Pascal Soriot, qui a gagné 16,85 millions de livres sterling (19,69 millions d’euros) en tant que PDG du géant pharmaceutique AstraZeneca.
Le deuxième PDG le mieux payé était Erik Engstrom de RELX, avec 13,64 millions de livres sterling (15,94 millions d’euros) par an, suivi de Tufan Erginbilgic de Rolls Royce, avec 13,61 millions de livres sterling (15,90 millions d’euros).
Quelques privilégiés voient une hausse spectaculaire
Selon le High Pay Centre, l’augmentation du salaire moyen des PDG a été principalement influencée par un petit groupe d’entreprises qui ont considérablement augmenté leurs rémunérations, plutôt que par de fortes augmentations de la part d’un éventail d’entreprises.
Cela explique l’écart important entre les salaires médians et moyens.
Parmi les 54 entreprises qui ont payé davantage leur PDG en 2023, les trois plus fortes augmentations en pourcentage ont été enregistrées chez Rolls-Royce (une augmentation de 255 %), Reckitt (192 %) et Haleon (151 %).
« Bien qu’il soit beaucoup trop tôt pour décrire cela comme une tendance, il est intéressant de constater qu’un petit nombre de grandes entreprises ont accordé des primes de rémunération très importantes à leurs PDG cette année, compte tenu du récent débat sur la rémunération des dirigeants », a déclaré le High Pay Centre.
Afin de recruter et de retenir des talents de classe mondiale, un certain nombre de voix influentes soutiennent que les entreprises britanniques doivent augmenter la rémunération des PDG.
D’autre part, le Centre for Pay note que « le nombre d’entreprises basées au Royaume-Uni qui pourraient être considérées comme importantes à l’échelle mondiale est faible ».
À peine un tiers des entreprises du FTSE 100 seraient suffisamment grandes pour être éligibles à l’indice S&P 500 américain.
Certains estiment que les niveaux de rémunération devraient donc refléter cette disparité.
Selon les données publiées par la fédération syndicale américaine AFL-CIO au début du mois, les PDG du S&P 500 ont gagné 16,7 millions de dollars (15,30 millions d’euros) en moyenne en 2022.
Inégalités entre les emplois
Le Centre for High Pay a souligné les problèmes pratiques liés aux rémunérations très élevées des PDG, notamment le fait que : « Les dépenses excessives consacrées aux hauts revenus… rendent plus difficile le financement des augmentations de salaire pour l’ensemble de la main-d’œuvre britannique. »
Le salaire médian des PDG du FTSE 100, de 4,19 millions de livres sterling (4,90 millions d’euros), est 120 fois supérieur au revenu médian d’un travailleur à temps plein au Royaume-Uni en 2023.
Le salaire de Pascal Soriot, quant à lui, est 482 fois supérieur à celui du travailleur médian à temps plein au Royaume-Uni.
Afin de gérer ces disparités, le Centre for High Pay a publié une liste de recommandations à l’intention du gouvernement britannique.
Une suggestion consisterait à améliorer la transparence des salaires, en veillant à ce que les entreprises privées et publiques publient les salaires de leurs salariés les mieux rémunérés.
Le groupe de réflexion a également noté que les travailleurs devraient avoir facilement accès à des informations sur leur position relative en matière de rémunération, ce qui signifie qu’ils devraient savoir comment leur salaire se rapporte aux revenus de collègues occupant des postes similaires.