Cette annonce intervient quatre jours après que des centaines de soldats ukrainiens ont pénétré dans la région russe de Koursk, lançant un assaut continu.
Le ministère russe des Situations d’urgence a déclaré vendredi l’état d’urgence « de niveau fédéral », quatre jours après que des centaines de soldats ukrainiens ont traversé la frontière dans ce qui semble être la plus grande attaque de Kiev sur le sol russe depuis le début de la guerre.
Peu d’informations fiables ont été communiquées sur cette opération surprise menée par l’Ukraine, et ses objectifs stratégiques restent flous. Les responsables ukrainiens ont refusé de commenter spécifiquement cette incursion, qui se déroule à environ 500 kilomètres au sud-ouest de Moscou.
Mais un conseiller important du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, Myhailo Podolyak, a déclaré jeudi que les attaques dans les régions frontalières amèneraient la Russie à « commencer à réaliser que la guerre s’infiltre lentement à l’intérieur du territoire russe ».
Podolyak a également suggéré que l’opération renforcerait la position de Kiev en cas de négociations avec Moscou.
Le gouverneur par intérim de la région, Alexeï Smirnov, a déclaré sur Telegram que « la situation opérationnelle dans la région de Koursk reste difficile ». Les services sociaux et les associations civiques fournissent une assistance aux personnes forcées de fuir leurs foyers en raison des combats, a-t-il déclaré.
La Russie déclare l’état d’urgence au niveau fédéral lorsque le nombre de victimes dépasse 500 ou que les dégâts sont supérieurs à 500 millions de roubles (5,4 millions d’euros). Le dernier chiffre russe donné pour l’évacuation de Koursk était de 3 000 personnes.
L’offensive a eu lieu alors que l’armée ukrainienne peine à repousser les intenses avancées russes contre la ligne de front dans l’est de l’Ukraine, en particulier dans la région de Donetsk. Le président russe Vladimir Poutine a clairement fait savoir qu’il souhaitait reprendre les parties de Donetsk que les forces du Kremlin n’occupent pas encore.
L’Institute for the Study of War, un groupe de réflexion basé à Washington, affirme que les forces ukrainiennes ont poursuivi leurs « avancées rapides » plus profondément dans la région de Koursk, allant jusqu’à 35 km au-delà de la frontière.
« L’absence d’une réponse russe cohérente à l’incursion ukrainienne à Koursk… et le rythme rapporté de l’avancée ukrainienne indiquent que les forces ukrainiennes ont été en mesure de réaliser une surprise opérationnelle », a déclaré jeudi soir l’ISW, basé à Washington.
Un communiqué du ministère russe de la Défense a seulement indiqué vendredi que l’armée « continue de repousser la tentative d’invasion » et répond avec des frappes aériennes, de l’artillerie et des troupes au sol.
L’Ukraine a également maintenu sa stratégie consistant à frapper des zones situées bien en arrière du front avec des drones à longue portée, ciblant des sites militaires, des raffineries de pétrole et d’autres infrastructures.
Des drones ukrainiens ont attaqué jeudi soir la région russe de Lipetsk, située à environ 300 km de la frontière ukrainienne, ont indiqué les autorités.
Le ministère régional des Situations d’urgence de Lipetsk a déclaré qu’un incendie s’était déclaré sur un aérodrome militaire où seraient basés des avions de chasse, dont des MiG-29 et des Su-34.
Le gouverneur de Lipetsk, Igor Artamonov, a déclaré que des infrastructures électriques non spécifiées avaient été endommagées et que neuf personnes avaient été blessées dans l’attaque.
Le ministère russe de la Défense a déclaré que 75 drones ukrainiens ont été abattus dans la nuit, dont 19 au-dessus de Lipetsk.
