Une exposition tellement belle que vous aurez envie d’enlever votre tenue pour la voir. Vous y serez peut-être même obligé si vous visitez la dernière exposition sur le nudisme et le naturisme au Mucem de Marseille.
Une fois par mois, le mardi, le Mucem de Marseille permet aux visiteurs de profiter de l’exposition « Paradis naturistes » en tenue d’anniversaire. Si vous n’êtes pas fan de la déambulation nue dans un musée, sachez que les accros à la mode sont autorisés à venir n’importe quel autre jour du mois.
L’exposition « Naturist Paradises » se tiendra au musée du sud de la France jusqu’au 9 décembre 2024. L’exposition photographique répertorie la croissance des communautés nudistes à travers l’Europe et la philosophie derrière le désir de retour à la nature.
Le nudisme n’est pas seulement une mode des années 60, explique le musée, notant qu’« un nouvel engouement pour la nudité dans la nature est apparu, allant de pair avec la recherche d’une alimentation saine et végétarienne et l’utilisation de thérapies naturelles, de méditation et de yoga en plein air ».
« Ces modes de vie, ainsi que le rejet des diktats qui pèsent sur nos corps, sont autant de clés pour comprendre les enjeux du naturisme d’hier et d’aujourd’hui. »
Le Mucem est un lieu idéal pour accueillir cette exposition, la France étant devenue l’un des pays leaders du nudisme européen. Situé à Marseille, sur la côte méditerranéenne où le climat est souvent magnifique, il n’est pas surprenant que le nudisme y soit plus répandu qu’à Glasgow, par exemple.
Marseille compte de nombreuses plages nudistes et des communautés naturistes sont réparties dans toute la France. C’est une tradition que le pays doit à la fois à l’Allemagne et à la Suisse, soulignent les conservateurs du musée.
À travers une collection de 600 photographies, films, magazines et objets du quotidien, le musée raconte l’histoire de la façon dont ces communautés, créées dans les années 1920, ont évolué jusqu’au mouvement qu’elles sont aujourd’hui, un siècle plus tard.
Au début du XXe siècle, le naturisme était largement considéré comme une pratique médicalement bénéfique lorsqu’on exposait le corps aux éléments. Cette idée, souvent présente dans les premières communautés suisses et allemandes, était également contrastée par une croyance traditionaliste en un retour ascétique à des temps plus simples, loin des plaisirs du monde.
Amélie Lavin, l’une des commissaires de l’exposition, a expliqué à 20 Minutes l’histoire complexe de la pensée de ces premières communautés : « Une forte dimension libertaire, avec l’idée de se débarrasser de ses vêtements comme autant d’oripeaux de la société capitaliste. Il y a aussi le thème des médecines naturelles, de l’exposition du corps aux éléments pour le renforcer avec un discours sur la dégénérescence de la race et sa régénération par le naturisme qu’il serait difficile d’entendre aujourd’hui. »
La première communauté à s’établir en France est une salle de sport parisienne appelée Spartaclub, fondée en 1927. Elle fut suivie par des campings naturistes qui apparurent un peu partout en France, notamment à Noisy-le-Grand, le long de la Seine.
Parmi les figures marquantes de l’exposition, on trouve les frères Durville, André et Gaston. Ces deux médecins ont fondé Héliopolis, un club naturiste sur l’île du Levant, au large de la Côte d’Azur.
Ils avaient déjà créé le camp naturiste Physiopolis sur l’île du Platais en Seine en 1928, mais Héliopolis a porté les choses à un autre niveau, en créant une communauté isolée pour leur mode de vie holistique et végétarien.
À l’apogée de sa popularité, 60 000 personnes visitaient Héliopolis chaque été dans les années 1960. C’est encore aujourd’hui un site populaire pour les plages nudistes.
