Alors que la crise climatique s’accélère et que les avantages des modes de transport durables sont évidents, certains pays européens obligent les employeurs à prendre en charge les factures de transports publics de leurs employés.
Les transports restent l’épine dans le pied des ambitions environnementales de l’Europe.
Le secteur représente un quart des émissions de l’UE et pourtant il est l’un des seuls à avoir connu une augmentation de ses émissions ces dernières années.
Avec des objectifs climatiques ambitieux en place, il faut faire davantage pour changer la façon dont nous transportons les personnes et les marchandises (ou du moins la façon dont les transports sont alimentés).
Et si une mesure simple pouvait encourager l’abandon de la voiture particulière et ne coûter presque rien au contribuable ?
Et bien, c’est exactement ce que plusieurs pays européens ont mis en place ces dernières années.
Afin d’accroître l’attractivité des transports durables et d’alléger la charge financière des citoyens, certains gouvernements européens ont imposé aux employeurs de payer le coût des transports publics.
Cela fonctionne généralement en souscrivant votre abonnement de voyage mensuel ou annuel comme d’habitude, puis en remettant votre reçu à votre entreprise qui vous remboursera une partie ou la totalité du montant.
Mais les règles diffèrent selon les pays européens, alors examinons quelques-unes des meilleures règles proposées sur le continent.
La majorité des frais de transports publics couverts en Belgique et en France
La Belgique n’est pas seulement le roi des frites et de la bière, elle dispose également d’un système de remboursement des transports publics très généreux.
Il y a un minimum obligatoire de 75 % de frais pris en charge par l’employeur. Dans une ville comme Bruxelles où un abonnement mensuel coûte 50 €, cela signifie que vous n’aurez à débourser que 12,50 € par mois pour avoir accès à tous les métros, trams et bus. Bravo !
De l’autre côté de la frontière, la France, voisine de la Belgique, a également mis en place une réglementation nationale obligatoire en matière de remboursement. Même si elle n’est pas à négliger, elle n’est pas aussi bonne que celle en vigueur en Belgique, les employés français ayant droit à un minimum de 50 % de leurs frais de transport public.
En Europe centrale, les employeurs slovènes doivent prendre en charge les frais de déplacement de leurs employés pour se rendre au travail et en revenir. Cette prise en charge est effectuée conformément aux conventions collectives en vigueur dans les entreprises et se fait généralement sous la forme d’un ticket de transport public ou d’un montant par kilomètre pour les personnes qui se déplacent en voiture.
Où en Europe les transports publics sont-ils gratuits ?
En Autriche, les transports publics sont désormais gratuits pour tous les employés de la ville de Vienne. Les employés non municipaux du pays ne bénéficient peut-être pas d’une aussi bonne situation, mais ils ont toujours droit au remboursement de leurs frais de déplacement domicile-travail sous forme d’une déduction fiscale pouvant atteindre 463 €, quel que soit le moyen de transport utilisé.
Bien sûr, certains endroits vont plus loin que cela. Le Luxembourg propose des transports publics gratuits sans aucune restriction depuis 2020. De grandes villes comme Montpellier en France et Tallinn en Estonie ont également adopté cette mesure.
Il existe aussi de nombreux pays où il n’existe aucune obligation légale de prendre en charge les frais de transport, mais où de nombreuses entreprises, notamment les plus grandes dans les grandes villes, le font quand même. C’est le cas en Italie, en Pologne, en Allemagne et aux Pays-Bas.
Quel est l’avantage pour les employeurs ?
Le fait de rendre les transports publics moins chers pour les salariés n’est pas seulement bénéfique pour l’environnement, cela peut aussi être un bon moyen d’attirer et de retenir le personnel. La culture du bureau s’étant estompée ces dernières années, offrir des incitations aux salariés peut également les encourager à venir plus souvent au bureau.
Cela peut également inciter davantage de travailleurs à prendre les transports en commun et réduire le nombre de places de stationnement nécessaires à une entreprise, ce qui peut permettre d’économiser de l’argent.
Certains pays européens proposent des « tickets climat » qui permettent de voyager sans limite dans tout le pays en train régional ainsi qu’en transports publics urbains. Cela peut réduire les frais de déplacement à prévoir pour les déplacements professionnels.
Une utilisation réduite de la voiture particulière peut également contribuer à réduire la pollution de l’air et à rendre les villes plus saines et plus sûres pour leurs habitants.