Macron appelle au « retour à l'autorité, en commençant par la famille » après les émeutes

Jean Delaunay

Macron appelle au « retour à l’autorité, en commençant par la famille » après les émeutes

Le président français a également reproché aux réseaux sociaux d’avoir contribué aux troubles.

Emmanuel Macron a appelé à « l’ordre, l’ordre, l’ordre » et au « retour de l’autorité à tous les niveaux » dans le sillage des récentes violences urbaines.

De la violence qui a conduit à « l’incendie d’écoles, de mairies, de gymnases, de bibliothèques » et de cette « violence de pillage », « la leçon que je tire, c’est l’ordre, l’ordre, l’ordre », a déclaré le président de la République dans une interview télévisée depuis la Nouvelle-Calédonie.

« L’ordre doit prévaloir. Il ne peut y avoir de liberté sans ordre, cela signifie l’ordre républicain et le retour au calme », ​​a-t-il insisté.

Selon le chef de l’Etat, « notre pays a besoin d’un retour à l’autorité à tous les niveaux, à commencer par la famille ». Il a parlé « d’autorité dans les écoles, autorité de la part des élus, autorité de la part de nos forces de sécurité ».

« Ce n’est pas au ministère de l’Éducation, encore moins à la police, de résoudre le problème », a déclaré Macron.

« Il faut responsabiliser certaines familles, il faut aussi soutenir d’autres familles qui sont en détresse, et il faut réinvestir massivement dans nos jeunes pour leur redonner un cadre », a-t-il dit.

Le chef de l’Etat a aussi pointé du doigt « les réseaux sociaux », appelant à « une commande publique numérique pour empêcher ces débordements ».

« Beaucoup de ces jeunes se sont rencontrés, ont organisé ces émeutes, ont parfois participé à des concours via certains réseaux, et donc là aussi il faut d’abord réussir à mieux protéger nos enfants et jeunes ados des écrans », a-t-il expliqué.

Enfin, le Président a estimé qu’il fallait « revoir notre politique de répartition des difficultés » : « sans doute l’une des limites de notre République est que depuis des décennies nous avons concentré les difficultés dans les mêmes quartiers aux mêmes endroits ».

« Tenons-nous en à « Liberté Egalité Fraternité ». Merci », a tweeté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, réagissant au triptyque « ordre, ordre, ordre ».

D’autres leaders de la coalition de gauche Nupes ont largement évoqué la réaction du chef de l’Etat, jugée insuffisante, aux propos tenus par Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale (DGPN).

Veaux a déclaré qu' »avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison », réclamant la libération d’un agent de la BAC de Marseille incarcéré dans le cadre d’une enquête sur des violences policières présumées commises au milieu des récentes émeutes.

Emmanuel Macron s’est refusé à commenter ces propos, mais a rappelé « personne en République n’est au-dessus des lois ».

« Pendant la sédition policière, le président fait les annonces du ministre de l’Education et s’en prend aux familles monoparentales. Puis couvre les dérives sans soutenir la justice », a écrit Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.

A droite, Eric Ciotti, président des Républicains, a proclamé : « Monsieur le Président, les mots ne font plus impression face à la gravité de la situation. Ils ne servent à rien. Les Français exigent de l’action. Allons-y ! »

Le 27 juin, la mort de Nahel, 17 ans, abattue à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, a embrasé le pays, provoquant plusieurs nuits consécutives de violences.

Au total, plus de 1 300 personnes ont été déférées devant la justice à la suite des émeutes, dont 608 mineurs, dont la plupart n’ont pas été jugés.

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