À la rencontre de… Caroline Vauchère
Adjointe au Maire de Colomiers et militante au Parti Socialiste
Depuis quand vous intéressez-vous à la politique ? Qu’est ce qui a motivé votre engagement ?
Depuis petite, j’ai toujours eu une conscience politique, et l’envie de m’engager. Certainement grâce à ma famille qui était très engagée, que ce soit mon grand-père qui était élu local, ou mes parents qui étaient engagés dans des associations sportives de solidarité. S’engager est une sorte de tradition dans notre famille. Très rapidement, je me suis aussi engagée à mon niveau, dans des associations sportives. Au cours de mes années collège et lycée, j’ai été de nombreuses fois déléguée, je me renseignais aussi beaucoup sur les réformes pour comprendre les enjeux, et je participais éventuellement aux manifestations. J’ai par la suite fait des études de journalisme. J’ai longtemps travaillé comme journaliste politique, on est des observateurs du monde politique, de ses moments de crises, et de gloire… Le jour où j’ai mis un terme à mon activité de journaliste j’avais envie très naturellement de m’investir dans la politique, pour ne plus observer mais agir dans la politique locale.
Vous êtes membres du Parti Socialiste, pourquoi ce choix ?
J’ai des idées de gauche, une société évolue principalement grâce à des réformes sociales. Je crois aussi en l’importance des partis politiques même si cette idée n’est plus à la mode. Ce sont de vrais véhicules démocratiques qui permettent de faire évoluer la société. Je pense qu’il faut des associations politiques qui regroupent des personnes qui partagent les mêmes valeurs et idées pour construire ensemble un projet politique durable.
Quelles sont les valeurs, enjeux, et batailles qui vous tiennent à cœur et que vous défendez à travers votre engagement ?
Étant socialiste, l’idée de solidarité me tient à cœur, il ne faut pas laisser de côté les personnes qui sont dans des situations complexes, notamment des situations de précarité. Le Parti socialiste, c’est aussi le parti du progrès sociétal avec des réformes comme l’abolition de la peine de mort, le mariage pour tous ou encore mise en place des congés payés, ce sont des réformes de gauche. Je me bats aussi pour l’égalité femme-homme, et il n’y a, selon moi, que la gauche qui peut tenir de tels combats sociétaux. Je suis aussi secrétaire Fédérale au Parti socialiste de Haute-Garonne en charge de l’égalité femme- homme et de la lutte contre les discriminations mais aussi membre d’un collectif féministe. Cette question d’égalité est un combat très important pour moi, de tous les jours et où il ne faut pas rester sur ses acquis.
Être une femme en politique est-ce un frein ?
Être une femme en politique n’est pas un frein selon moi, les mentalités ont évolué à ce sujet. Lors de ma première élection au poste d’adjointe au maire j’étais une jeune femme de 34 ans, j’ai reçu beaucoup d’encouragements et de bienveillance. Cependant, j’ai le sentiment qu’une femme doit continuellement faire ses preuves, être irréprochable, donc il
faut travailler plus, car la critique peut vite arriver. J’ai aussi reçu quelques critiques, on a pu insinuer que j’étais une mère indigne, car je cumule à la fois la casquette de mère de famille, de professeure, et aussi d’élue locale. Alors qu’un homme dans ma situation serait félicité pour tous ses engagements.
Vous êtes adjointe au Maire dans votre commune, quel est votre rôle ?
Une adjointe au Maire a pour mission d’élaborer une politique à suivre en rapport avec sa délégation. Premièrement ma mission consiste à travailler en commission, pour élaborer des propositions que je dois par la suite présenter lors du Conseil Municipal. Mes propositions seront débattues et votées démocratiquement. J’ai aussi une mission de représentation, dans des évènements comme des réceptions, des conférences, des rencontres… Actuellement je suis adjointe au Maire chargée de la culture, des jeunesses, de la diffusion des savoirs et de la laïcité. Rassembler tous ces termes n’est pas un hasard, il existe un lien fort entre chacun de ces mots. Sur la question des jeunesses j’ai pour objectif de faire le lien avec les jeunes, qui ne sont pas assez écoutés selon moi, discuter avec eux de nouveaux aménagements les concernant, par exemple.
De votre point de vue, comment voyez-vous la relation entre les jeunes et la politique ?
Je pense réellement que les jeunes ont un intérêt pour la politique, étant aussi professeure de lycée je le constate régulièrement. Ils s’intéressent à des sujets quand on leur laisse la chance de discuter et de s’exprimer.
Il faut laisser les jeunes s’exprimer, ils ont toujours de bonnes idées, il faut échanger ensemble entre jeunes et politiques pour construire notre avenir. Je vois beaucoup de jeunes qui s’intéressent et s’engagent sur la question de l’environnement ou des droits LGBTQIA+ par exemple, je ne peux qu’encourager cet engagement.
Quelle est votre réponse si un jeune vous affirme que « ça sert à rien de s’engager » ?
Je pense qu’il faut donner les bonnes clés aux jeunes, pour leur permettre de comprendre ce milieu encore trop opaque de la politique. Souvent, ils ne veulent pas s’engager ou pensent que cela ne sert à rien car ils ne comprennent pas ce lieu, personne ne leur a expliqué à quoi sert la politique. Je pense qu’il faut prendre le temps d’expliquer le fonctionnement de notre pays, de nos institutions, du rôle des élus qu’ils soient locaux ou nationaux. Cette explication doit passer par l’enseignement, en renforçant le programme d’éducation morale et civique dès l’école primaire, et se prolonger jusqu’aux études supérieures.
A quoi ressemble votre vie d’élue locale au quotidien ?
Mon quotidien est rythmé entre mon rôle d’adjointe au maire, de professeure et surtout de maman “solo”. Mon agenda est toujours bien rempli, que ce soit la semaine comme le week- end. Mon engagement est un engagement de tous les jours, je ne veux pas avoir à faire de choix entre ma vie de famille, ma vie professionnelle et mon engagement politique, je veux tout! Ce n’est pas toujours simple je dois l’admettre, mais quand on est passionnée on ne compte pas non ?
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