FILE - Police officers outside the court building in the town of Grodno, Belarus, Tuesday, June 14, 2011.

Jean Delaunay

Un médecin de la Croix-Rouge allemande condamné à mort en Biélorussie, selon des militants

La Biélorussie est le dernier pays d’Europe à appliquer encore la peine de mort, exécutant chaque année plusieurs personnes par peloton d’exécution.

Le tribunal régional de Minsk, en Biélorussie, a condamné à mort un ressortissant allemand le mois dernier, ont rapporté vendredi des militants des droits de l’homme.

L’homme, Rico Krieger, a été jugé en mai pour terrorisme, ainsi que pour « mercenaire », « création d’un groupe extrémiste », « dommages intentionnels à un véhicule » et « opérations illégales avec des armes à feu, des munitions et des explosifs ».

Selon les militants, la sentence aurait été prononcée fin juin.

Aucun autre détail de cette affaire, notamment si Krieger est toujours en vie, n’est connu à ce stade.

Selon le profil LinkedIn de Krieger, il travaillait à la Croix-Rouge allemande depuis 2021 en tant que technicien médical d’urgence.

Il aurait également travaillé à l’ambassade des États-Unis à Berlin en tant qu’agent de sécurité entre 2014 et 2017.

La répression de la dissidence se poursuit

Ancienne république soviétique, la Biélorussie est le dernier pays d’Europe à appliquer encore la peine de mort, exécutant chaque année plusieurs personnes par peloton d’exécution.

De nombreuses accusations dans l’affaire Krieger entraînent une condamnation à mort pour des actes de sabotage commis par un terroriste condamné, une loi introduite en mai 2022 dans le cadre de la répression des manifestants par le président Alexandre Loukachenko.

Loukachenko a également fait l’objet de sanctions de l’UE et des États-Unis pour son soutien tacite à la guerre de la Russie en Ukraine, mais aussi pour son régime autoritaire et sa répression violente de la démocratie.

Depuis le vaste mouvement de protestation de 2020 contre la réélection de Loukachenko — au pouvoir depuis 1994 —, de nombreux opposants ont été inculpés et arrêtés pour tentative ou préparation d’un acte de terrorisme.

Un certain nombre de personnalités de l’opposition ont été condamnées à de longues peines de prison, et des ONG et des médias indépendants ont été interdits et qualifiés d’extrémistes.

On pense que le procès de Krieger fait partie d’une récente escalade de la persécution contre le régime de Loukachenko.

Le tribunal régional de Brest a ouvert début mars une procédure contre Natalia Malets, 63 ans, accusée de « facilitation d’activités extrémistes » pour avoir prétendument transféré des fonds à des prisonniers politiques à 125 reprises. Elle risque jusqu’à six ans de prison.

Le 8 juillet, le tribunal régional de Hrodna a ouvert le procès par contumace du journaliste Aliaksandr Ales Kirkevich pour le même chef d’accusation. On ignore encore ce que Kirkevich, écrivain et historien local, a fait pour être inculpé de ce délit.

Les accusations portées contre lui en mars accusent également une autre journaliste indépendante, Iryna Charniauka, du même crime.

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