The European Parliament in Brussels

Jean Delaunay

Qui est qui dans la nouvelle liste des commissions du Parlement européen

Des structures gigantesques consacrées à l’énergie et à l’environnement aux plus petites structures consacrées aux poissons, nous vous présentons les acteurs qui détermineront la législation de l’UE dans la pratique.

Les postes les plus importants de l’UE sont vacants – et le Parlement européen commence désormais à s’attaquer à ses structures plus détaillées qui rédigent réellement les lois de l’UE.

Les 24 commissions du Parlement préparent la plupart de ses travaux, ce qui permet à la session plénière mensuelle d’approuver automatiquement les questions qui font déjà consensus et de se concentrer sur les grandes controverses politiques.

Les commissions sont également responsables des détails du travail législatif, de la politique technologique à l’agriculture, et à l’automne, elles interrogeront et, peut-être, approuveront les 26 commissaires individuels qui seront nommés pour travailler sous la direction d’Ursula von der Leyen.

Depuis des groupes géants de 90 membres chacun s’occupant de l’environnement et de l’énergie, jusqu’à des panels plus petits de 25 membres couvrant la pêche ou les affaires juridiques, leur composition est globalement proportionnelle aux résultats des élections européennes.

Chacune de ces commissions est dominée par le Parti populaire européen (centre-droit), mais aucune ne dispose de majorité. Et, comme le veut la tradition, la commission la plus convoitée semble être celle où le Parlement a le moins de pouvoirs : la politique internationale.

De grosses bêtes

Au cours de la prochaine législature, la commission des affaires étrangères du Parlement pourra compter sur de grands noms de la politique, dont les anciens Premiers ministres Elio di Rupo de Belgique et Andrius Kubilius de Lituanie, selon une liste désormais publiée par le Parlement.

La commission des affaires étrangères continuera probablement d’être présidée par l’eurodéputé allemand du PPE David McAllister, qui occupe ce poste depuis 2017.

Il devra gérer quelques rivaux politiques majeurs, notamment le leader socialiste français Raphaël Glucksmann, Jordan Bardella, du Rassemblement national de Marine Le Pen, et la nièce de Le Pen, Marion Maréchal, qui siège dans un autre groupe d’extrême droite.

D’autres affrontements auront lieu au sein de commissions importantes, notamment celle des libertés civiles, qui couvre le domaine controversé de la politique migratoire.

Les réunions de LIBE verront s’opposer Fabrice Leggeri, l’extrême droite qui dirigeait autrefois l’agence européenne des frontières Frontex, et Jorge Buxadé Villalba du parti d’extrême droite espagnol Vox, à l’ex-Première ministre belge libérale Sophie Wilmès.

Vytenis Andriukaitis, ancien commissaire européen qui siège aujourd’hui aux commissions de l’environnement et de la santé publique, et Beata Szydło, du parti d’extrême droite Droit et Justice, seront les acteurs de la législation verte européenne. Elle sera en charge de l’industrie, de la recherche et de la politique énergétique. (Son prédécesseur au poste de Premier ministre, Ewa Kopacz, siégera également à la commission de l’environnement).

Où est Fidias ?

La commission des affaires économiques et monétaires, qui élabore les lois sur les services financiers tout en demandant des comptes aux banquiers centraux, voit de nombreux visages revenir, notamment le pilier des services financiers Markus Ferber, du PPE allemand, et l’ancienne avocate de la concurrence Stéphanie Yon-Courtin de France.

L’Espagnol Jonás Fernández, qui a déjà mené une réforme importante des règles de capital des banques de l’UE, sera le chef de file socialiste du Comité, a annoncé son parti.

L’Italienne Irene Tinagli sera toujours présente, mais elle risque de perdre sa place à la tête du comité au profit de la socialiste française Aurore Lalucq.

Fabio de Masi, membre de l’aile gauche de l’Alliance Sahra Wagenknecht en Allemagne, et Fidias Panayiotou, l’influenceur chypriote qui compte plus de 2,6 millions d’abonnés sur YouTube, vont creuser les trous dans les plans économiques de l’UE.

La commission du marché intérieur de l’UE, qui a dirigé un certain nombre de lois technologiques, notamment sur l’IA et les services numériques, voit de nombreux visages revenir, notamment la socialiste danoise Christel Schaldemose et Andreas Schwab, du PPE allemand.

Adina Vălean, qui a démissionné de son poste de commissaire européenne roumaine pour devenir députée européenne, siégera également au sein de l’IMCO, qui couvre également les règles de protection des consommateurs.

Les grandes entreprises technologiques y prennent également pied. Dóra Dávid, du parti Tisza de Péter Magyar en Hongrie, qui était auparavant conseillère juridique adjointe de Meta, rejoindra également l’IMCO, tandis qu’Aura Salla, ancienne directrice des politiques publiques du géant des médias sociaux à Bruxelles, intégrera la commission économique.

Les commissions se réuniront pour la première fois la semaine prochaine à Bruxelles, mais leur statut est encore sujet à changement. Deux sous-commissions sur la santé publique et la défense devraient devenir des commissions à part entière en septembre, compte tenu de l’importance accrue accordée par la pandémie et la guerre en Ukraine.

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