The benches of ministers are seen inside the French National Assembly in Paris, 9 July 2024

Milos Schmidt

Élire le nouveau président de l’Assemblée nationale française : pourquoi est-ce important et quels sont les enjeux ?

Jeudi, les 577 députés nouvellement élus à l’Assemblée nationale éliront le président de la chambre basse du Parlement. Ce scrutin pourrait être décisif pour désigner le futur Premier ministre du pays.

Alors qu’aucun progrès n’a été réalisé dans la recherche d’un candidat au poste de Premier ministre en France, l’alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), qui a remporté le plus de sièges aux élections législatives du pays, a depuis déplacé son attention pour tenter de s’entendre sur un candidat à la présidence de l’Assemblée nationale, qui se réunit pour la première fois jeudi.

Il s’agit d’un scrutin à enjeux élevés qui déterminera l’équilibre des pouvoirs entre les trois principaux blocs politiques – le NFP, l’alliance présidentielle et le Rassemblement national (RN) d’extrême droite, dont aucun ne dispose de la majorité absolue.

Le président de l’Assemblée nationale est la quatrième personne la plus haut placée au sein du gouvernement français et a pour rôle de diriger les débats de l’hémicycle.

Ils peuvent également nommer trois membres du Conseil constitutionnel, un membre du Conseil supérieur de la magistrature et trois membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel.**

Pour être élu, un candidat doit recueillir la majorité absolue des voix des 577 députés de l’Assemblée nationale au premier ou au deuxième tour de scrutin.

Si ce n’est pas le cas, un troisième tour est organisé, et le candidat qui obtient la majorité relative l’emporte.

Pourquoi est-ce important ?

Pourquoi le vote de jeudi est-il si important ? Il pourrait déterminer la nomination du futur Premier ministre.

Cette nomination permettra de poser les premiers jalons d’alliances potentielles entre les différents blocs.

La présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, veut conserver son siège lors des prochaines élections de jeudi
La présidente sortante de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, veut conserver son siège lors des prochaines élections de jeudi

Si la coalition de gauche ne parvient pas à élire quelqu’un de ses partis, le président français Emmanuel Macron pourrait utiliser cela comme excuse pour ne pas nommer un Premier ministre de gauche, affirmant qu’il ne représentera pas les députés au Parlement puisque le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre devraient provenir du même parti politique.

C’est pourquoi les 143 députés du RN et leurs alliés pourraient faire basculer le vote de jeudi.

En retour, le RN lorgne déjà des postes clés, comme les vice-présidences ou le poste de chef de la commission des Finances, qui seront en jeu vendredi et samedi.

Qui sont les candidats potentiels ?

Les députés du NFP (gauche) ont déjà fait savoir qu’ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher le RN d’occuper des postes clés, a déclaré mardi à la presse Cyrielle Chatelain, présidente des Verts à l’Assemblée nationale.

Mardi soir, seuls trois candidats ont officiellement déclaré se présenter à la présidence de l’Assemblée nationale.

Parmi eux, la présidente sortante Yaël Braun-Pivet, issue du camp Macron, espère conserver son siège grâce au soutien du parti de droite plus conservateur Les Républicains (LR).

Le centriste Charles de Courson, 72 ans, s’est également présenté comme candidat.

À gauche, Chatelain a déclaré aux journalistes qu’elle pouvait se considérer comme une « bonne candidate possible ».

Plusieurs autres noms ont été avancés sur la table, dont celui du socialiste Boris Vallaud et du communiste André Chassaigne.

Le RN d’extrême droite a annoncé mardi après-midi que son député Sébastien Chenu serait candidat, même s’il a peu de chances de l’emporter.

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