MEPs are gathering in Strasbourg for the first plenary session after the June elections.

Jean Delaunay

À quoi s’attendre lors de la première session plénière après les élections européennes

Roberta Metsola, le soutien à l’Ukraine et Ursula von der Leyen seront les principaux thèmes de la première session plénière depuis les élections de juin.

Le Parlement européen est de retour en session avec les 720 législateurs nouvellement élus réunis à Strasbourg pour la première séance plénière de la 10e législature, qui doit débuter mardi.

Cela marque l’aube d’un mandat de cinq ans qui s’annonce comme le plus mouvementé de l’histoire : après les élections de juin, plus d’un quart des députés européens siègent désormais dans des groupes d’extrême droite, ce qui constitue un défi direct pour les partis centristes pro-européens qui, bien qu’ils détiennent une majorité gouvernementale, craignent qu’une augmentation de la polarisation ne freine les ambitions à long terme du bloc et ne favorise la paralysie législative.

Le dernier ajout à la droite radicale est ce qu’on appelle l’Europe des nations souveraines (ESN), un groupe de 24 membres qui englobe des forces ardemment anti-migration, anti-LGBT, anti-féminisme, anti-Green Deal, anti-vaccination et anti-aide militaire à l’Ukraine.

Sa création fait suite à celle des Patriotes pour l’Europe, avec notamment le Rassemblement national en France, le Fidesz en Hongrie, la Ligue en Italie et le Parti de la liberté en Autriche (FPÖ). La formation compte 84 députés, soit la troisième plus grande formation de l’hémicycle.

Le paysage changeant mettra à l’épreuve les limites de la cordon sanitaire que les principaux partis ont jusqu’à présent placé à l’extrême droite, le privant de postes de premier plan dans les institutions, tels que vice-présidents et présidents de commissions.

Avant que le Parlement ne sombre dans des bagarres généralisées et des accusations mutuelles, voici un aperçu de l’ordre du jour de la première session plénière.

Mardi : l’affaire Metsola est conclue

Les députés européens débuteront leurs travaux en élisant leur président pour les deux ans et demi à venir. La favorite est un visage familier : Roberta Metsola, la femme politique maltaise qui dirige l’institution depuis début 2022.

Issue du Parti populaire européen (PPE) de centre-droit, Mme Metsola est une personnalité modérée appréciée de tous les horizons politiques et considérée comme ayant fait du bon travail pour représenter les positions du Parlement. Grâce à son parcours, sa réélection à la majorité absolue (50 % des députés plus un) est une évidence.

La gauche serait intéressée à présenter un candidat alternatif, comme elle l’avait fait la dernière fois en 2022. Toutefois, la candidature alternative sera entièrement symbolique.

Roberta Metsola se présente à la réélection à la présidence du Parlement.
Roberta Metsola se présente à la réélection à la présidence du Parlement.

Le scrutin sera suivi de l’élection des 14 vice-présidents, répartis proportionnellement entre les principaux partis. Cela permettra d’évaluer l’efficacité du cordon sanitaire:Patriots pour l’Europe est en lice pour obtenir l’un des vice-présidents, ce que le PPE, les socialistes et les libéraux ont juré d’empêcher.

« Il s’agit de postes élus au Parlement », a déclaré vendredi un porte-parole du PPE. « Nous ne voulons pas que ces députés représentent l’institution, c’est la raison principale ».

Mercredi : soutenir l’Ukraine, réprimander Orbán

L’émergence de nouveaux groupes d’extrême droite fait craindre que le soutien indéfectible du Parlement à l’Ukraine face à l’agression russe soit progressivement affaibli au cours des cinq prochaines années.

Pour dissiper tout doute, les députés devraient consacrer la première résolution de la 10e législature à redoubler d’efforts pour soutenir cette nation déchirée par la guerre, exhortant les États membres à intensifier leur assistance militaire et à progresser dans le processus d’adhésion.

Cet appel conjoint peut être interprété comme une réponse aux visites extrêmement controversées de Viktor Orbán en Russie et en Chine dans le cadre de sa « mission de paix » autoproclamée, que les dirigeants européens ont vivement dénoncées. Bien que Budapest insiste sur le fait que ces voyages ont eu lieu dans le cadre de relations bilatérales, le fait qu’ils aient coïncidé avec le début de la présidence hongroise de six mois du Conseil de l’UE a suscité des accusations d’exploitation de pouvoir.

Charles Michel, le président du Conseil européen, devait initialement assister à la session plénière et débattre de la tournée d’Orbán avec les députés européens. Mais le point a finalement été retiré de l’ordre du jour et Charles Michel ne se présentera pas à Strasbourg.

Mercredi, un vote aura également lieu sur le nombre de députés qui siégeront dans chacune des commissions permanentes, sous-commissions et délégations du Parlement. Les députés qui présideront ces organes seront désignés ultérieurement, un autre test pour le Parlement. cordon sanitaire.

Jeudi : von der Leyen face à la musique

Voici le moment phare de la semaine : les députés européens voteront pour élire ou non Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne pour un second mandat.

Les dirigeants européens ont personnellement choisi le candidat en exercice dans le cadre d’un accord en trois volets sur les postes clés. Mais le Parlement, seule institution directement élue du bloc, devrait faire valoir ses droits et faire transpirer Ursula von der Leyen.

Les socialistes et les libéraux ont tous présenté des listes de souhaits détaillés qu’ils souhaitent que la présidente de la Commission inclue dans son programme de travail en échange de leur soutien. La propre famille d’Ursula von der Leyen, le PPE, ne soutient pas pleinement sa réélection, ce qui signifie qu’elle a besoin d’autant de voix que possible des autres partis traditionnels.

Les Verts, qui ne font pas partie, à proprement parler, du programme centriste de la présidente, sont en passe de devenir les faiseurs de rois du jour. Ses 53 députés européens ne manquent pas de se plaindre de la gestion de von der Leyen (par exemple sur l’État de droit et l’immigration), mais ils reconnaissent ses réalisations politiques dans le cadre du Pacte vert.

Ursula von der Leyen est confrontée à un vote décisif au Parlement européen.
Ursula von der Leyen est confrontée à un vote décisif au Parlement européen.

Le résultat de ces négociations en termes de concessions mutuelles se cristallisera dans le grand discours que prononcera von der Leyen jeudi à 09h00 CET, décrivant les principales priorités et initiatives qu’elle entend entreprendre au cours de son (potentiel) deuxième mandat.

Pour rendre les choses encore plus dramatiques, la veille du vote crucial, la Cour de justice de l’Union européenne rendra une décision très attendue sur l’accès aux informations relatives à la gestion des contrats de vaccins par von der Leyen, en particulier ses textes avec le PDG de Pfizer.

Si le candidat ne parvient pas à réunir les 361 voix nécessaires, les dirigeants européens auront un mois pour proposer un nouveau nom. Ce contretemps de dernière minute pourrait forcer la réouverture de l’ensemble de l’accord sur les postes clés, qui couvre également António Costa et Kaja Kallas.

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