Le Kremlin déprimé face aux résultats des élections françaises

Martin Goujon

Le Kremlin déprimé face aux résultats des élections françaises

Les espoirs de la Russie d’améliorer ses relations avec la France ont été anéantis par les résultats des élections législatives françaises, a déclaré lundi un porte-parole du Kremlin.

Le Rassemblement national (RN) d’extrême droite français, critiqué pour ses positions favorables à la Russie, a été battu de manière inattendue au second tour des élections dimanche, une alliance de gauche remportant le plus grand nombre de sièges dans un parlement sans majorité absolue.

« La victoire des forces politiques qui seraient favorables aux efforts visant à restaurer nos relations bilatérales serait certainement meilleure pour la Russie, mais jusqu’à présent nous ne voyons pas une telle volonté politique brillante chez quiconque, donc nous n’avons pas d’espoirs ou d’illusions particulières à cet égard », a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Les relations entre la France et la Russie se sont dégradées après l’invasion de l’Ukraine par le Kremlin début 2022, Paris s’étant joint à une série de sanctions de l’UE visant la Russie. Le président français Emmanuel Macron a été l’un des seuls dirigeants européens à entretenir un dialogue direct avec le président russe Vladimir Poutine après l’invasion, mais a fini par l’interrompre.

Peskov a ajouté que « l’humeur des électeurs français » était « imprévisible » et que Moscou « observerait la formation du gouvernement, la formation des blocs… avec un grand intérêt ».

« La France est un pays très important sur le continent européen, donc bien sûr, tout ce qui s’y passe est intéressant pour nous », a-t-il déclaré.

Le Kremlin avait auparavant applaudi le Rassemblement national de Marine Le Pen, son ministère des Affaires étrangères écrivant dans un message sur les réseaux sociaux la semaine dernière que les électeurs français « recherchent une politique étrangère souveraine qui serve leurs intérêts nationaux et une rupture avec le diktat de Washington et de Bruxelles », accompagné d’une photo de la dirigeante du parti, Marine Le Pen.

Le Rassemblement national a proposé d’approfondir ses liens avec Moscou, s’est opposé aux sanctions contre la Russie en réponse à l’invasion de l’Ukraine par le Kremlin et a contracté un prêt de 9 millions d’euros auprès d’une banque russe pour l’aider à financer sa campagne en 2014 – qu’il n’a fini de rembourser que l’année dernière.

Même si le Rassemblement national est relégué à la troisième place, il reste néanmoins une mince chance pour le Kremlin de trouver un allié en Matignon. Parmi les prétendants au poste de Premier ministre figure Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, qui devrait obtenir le plus de sièges parmi les groupes de gauche au prochain Parlement. Mais Mélenchon sera difficile à convaincre.

Mélenchon a exprimé au mieux un soutien tiède à l’Ukraine, exprimant son soutien à l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014 et votant contre un accord de sécurité entre Paris et Kiev plus tôt cette année.

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