Le tribunal a rejeté les allégations selon lesquelles l’œuvre musicale emblématique était une collaboration avec le scénographe russe Alexandre Benois, dans une affaire qui aurait pu voir « Boléro » retiré du domaine public.
Un tribunal de Nanterre, aux portes de Paris, a jugé que le « Boléro », l’une des œuvres de musique classique les plus connues au monde, avait été écrit par le seul compositeur français Maurice Ravel.
L’affaire a été portée devant le tribunal lorsque les héritiers du célèbre scénographe russe Alexandre Benois, qui a travaillé sur la représentation originale de la pièce, ont soutenu qu’il aurait dû être crédité en tant que co-auteur et ont exigé une part des bénéfices.
« Boléro » a fait ses débuts à l’Opéra de Paris en 1928, faisant instantanément sensation.
Ravel est décédé à la fin de 1937, et ses héritiers ont encaissé des millions de dollars jusqu’à ce que le droit d’auteur sur l’œuvre expire en 2016 et que l’œuvre entre dans le domaine public.
En France, le droit d’auteur dure 70 ans après la mort d’un compositeur, même si quelques années supplémentaires ont été ajoutées pour compenser les pertes subies lors de la Seconde Guerre mondiale.
Si les héritiers de Benois avaient réussi, « Boléro » aurait été retiré du domaine public et de nouveau protégé par le droit d’auteur jusqu’en 2039.
La succession de Ravel a soutenu l’affirmation selon laquelle il s’agissait d’une « œuvre collaborative » avec le décorateur russe – sans doute notamment parce qu’une victoire pour les héritiers de Benois signifierait recevoir à nouveau des paiements de droits d’auteur.
Le tribunal s’est toutefois rangé du côté de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique de France, qui a soutenu que la revendication de co-auteur était sans fondement – une « fiction historique » – et a mis en avant une déclaration officielle signée par Ravel en 1929 l’identifiant comme l’unique auteur.
« Bolero », a déclaré le tribunal, « reste par conséquent dans le domaine public ».