Le président français « sceptique » quant à la nomination de Fiona Scott Morton.
Le président français Emmanuel Macron a remis en cause mardi la décision de la Commission européenne de nommer la professeure américaine Fiona Scott Morton au poste d’économiste en chef de son département de la concurrence.
Macron a déclaré aux journalistes qu’il était « sceptique » quant à la nomination de Scott Morton et a déclaré que cette décision n’était pas « cohérente » avec les objectifs stratégiques d’autonomie de Bruxelles.
« L’autonomie stratégique (signifie aussi) qu’il faut avoir une autonomie de pensée », a-t-il déclaré à la sortie du sommet UE-CELAC à Bruxelles, notant que « ce n’est pas nécessairement la décision la plus cohérente à cet égard ».
Ces derniers jours, la France a été le plus farouche opposant à la nomination de Scott Morton, appelant la Commission à retirer l’offre d’emploi.
Macron a déclaré qu’il attendait plus de précisions de la Commission et a regretté que Bruxelles ait dérogé à l’exigence selon laquelle les fonctionnaires de la Commission doivent être citoyens de l’UE.
Le président français a souligné que ni les États-Unis ni la Chine n’autoriseraient quelque chose de similaire, ajoutant qu’il serait « extrêmement inquiétant » si ce choix signifiait qu’il n’y avait pas de chercheur européen avec les mêmes références.
Les conflits d’intérêts potentiels de Scott Morton sont une raison supplémentaire de remettre en question la nomination, selon le président français.
Après avoir conseillé des entreprises Big Tech sur des questions de concurrence, Scott Morton devra se récuser de tout dossier impliquant des entreprises pour lesquelles elle a travaillé au cours de l’année écoulée.
« Elle a été embauchée par de nombreuses entreprises, et elle a donc dû s’exprimer sur de nombreuses situations, ce qui signifie qu’elle devrait se récuser sur ces situations, ce qui rend ce pour quoi elle a été embauchée plutôt inefficace. »