La liste des médias interdits comprend l’AFP en France, les médias allemands Der Spiegel et FAZ, ainsi que la chaîne publique italienne Rai.
Le Kremlin a bloqué l’accès en Russie à 81 médias européens en représailles à l’interdiction de l’UE contre quatre médias financés par l’État, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères du pays.
La liste comprend le service d’information français AFP, les médias allemands Der Spiegel et FAZ, ainsi que les chaînes publiques italiennes et espagnoles Rai et RTVE.
« Si les restrictions imposées aux médias russes sont levées, la partie russe reconsidérera également sa décision concernant les opérateurs de médias mentionnés », indique le communiqué.
Le mois dernier, l’UE a interdit ce qu’elle considère comme quatre réseaux de propagande liés au Kremlin, notamment Voice of Europe, l’agence de presse RIA et les journaux Izvestia et Rossiyskaya Gazeta.
Les quatre médias inscrits sur la liste noire ont été bloqués parce qu’ils étaient « sous le contrôle permanent direct ou indirect » de la Russie et ont joué un rôle « déterminant » dans la promotion du soutien à son invasion illégale de l’Ukraine, a déclaré le Conseil européen dans un communiqué du 17 mai.
Alors que RIA, Izvestia et Rossiyskaya Gazeta sont connues pour être au moins partiellement détenues par l’État russe, la Voix de l’Europe, basée aux Pays-Bas, est devenue la cible d’une opération anti-désinformation à la suite du Russiagate – une vaste enquête sur des législateurs de toute l’Europe qui auraient été accusés avoir été payé pour colporter la propagande du Kremlin.
Fin mars, les autorités tchèques ont annoncé avoir démantelé une opération d’influence russe menée par l’intermédiaire de Voice of Europe, alléguant que des transactions financières avaient été effectuées auprès d’élus du Parlement européen et des parlements nationaux.
Les médias tchèques, citant des responsables des services de renseignement, rapportent que les allégations impliquent des hommes politiques d’Allemagne, de France, de Pologne, de Belgique, des Pays-Bas et de Hongrie.
Cela a conduit les forces de l’ordre allemandes à ouvrir une enquête sur Petr Bystron, membre d’Alternative pour l’Allemagne (AfD), d’extrême droite, pour corruption et blanchiment d’argent présumés, en perquisitionnant ses bureaux à Munich, Majorque et Berlin.
L’ancien candidat principal de l’AfD aux élections européennes, Maximilian Krah, est également lié à cette affaire. Alternative For Germany a fini par l’exclure à cause de ce scandale et d’autres dans lesquels il était impliqué.
Depuis son invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, la Russie a interdit plusieurs médias indépendants étrangers et nationaux, les accusant de diffuser de la « propagande » et des opinions « extrémistes ».