A screenshot from footage by the Colombian army of the San José Shipwreck, first shared in 2022.

Jean Delaunay

Galion de San José : début de la mission de récupération d’un trésor englouti d’une valeur de plusieurs milliards

Le « Saint Graal des épaves » est resté sous l’eau pendant plus de 300 ans en raison de conflits de propriété.

Bien qu’enfoui dans les profondeurs obscures de la mer des Caraïbes depuis 300 ans, le galion San José a néanmoins réussi à faire remonter les tensions internationales à la surface.

Découvert pour la première fois en 2015 par le gouvernement colombien, son emplacement exact est resté un secret d’État pour empêcher les pillages.

« C’est le trésor le plus précieux jamais découvert dans l’histoire de l’humanité », a déclaré l’ancien président colombien Juan Manuel Santos dans un communiqué suite à la découverte de l’épave.

On pense qu’il recèle des trésors d’une valeur estimée à 18 milliards d’euros, notamment du verre, de la porcelaine, des émeraudes et des pièces d’or et d’argent.

Qu’est-ce que le galion San José ?

Une huile sur toile du San José pendant Wager's Action, par Samuel Scott.
Une huile sur toile du San José pendant Wager’s Action, par Samuel Scott.

Lancé en 1698, le galion San José appartenait à l’Armada espagnole. Il avait 64 canons, trois mâts et trois ponts, et était destiné à faire partie de la flotte au trésor espagnole qui échangeait des marchandises à travers l’Atlantique contre des richesses.

Il fut enrôlé dans la guerre de 1701, qui commença à propos de la succession contestée au trône d’Espagne à la suite de la mort sans enfant de Charles II d’Espagne.

Par une chaude soirée de juin 1708, alors qu’il était ancré dans les eaux colombiennes, le galion fut attaqué par un escadron de navires britanniques dirigé par le commandant Charles Wager. Le plus grand d’entre eux s’appelait l’Expédition, mais alors qu’il se rapprochait du bord, le San José a soudainement explosé, selon un document de recherche publié dans le Mariner’s Mirror.

Seuls 11 membres d’équipage ont survécu, tandis que 600 ont péri.

Conflits de butin

La propriété du galion reste très contestée, ce qui l’a laissé croupir à 600 mètres (environ 2 000 pieds) sous la mer.

Bien que l’épave ait été retrouvée dans les eaux colombiennes, l’Espagne a fait valoir qu’elle faisait partie de la flotte espagnole et qu’elle lui appartenait.

Pendant ce temps, la société américaine de sauvetage Sea Search Armada (SSA) affirme avoir localisé la zone dans laquelle le galion a coulé il y a 42 ans. Cela a donné lieu à une bataille juridique particulièrement longue entre le gouvernement colombien et la SSA, qui cherche à partager 50 pour cent de tous les bénéfices.

Les communautés autochtones boliviennes ont également revendiqué certains trésors qui pourraient avoir été exploités par leurs ancêtres.

Aujourd’hui, enfin, les autorités colombiennes ont entamé un processus de récupération de 4,5 millions de dollars (4,1 millions d’euros), en commençant par une soi-disant « phase de caractérisation ».

Des capteurs à distance sont utilisés pour générer une image du matériel archéologique se trouvant sur le fond marin en vue d’un inventaire, tandis que des robots de plongée profonde effectuent des lectures pour éclairer les études universitaires, selon l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire.

Les prochaines étapes seront déterminées par les découvertes de cette première phase, sans qu’il soit encore prévu de fouilles archéologiques.

« Il est temps de revendiquer les éléments patrimoniaux pour lesquels les restes du galion devraient être valorisés », a déclaré le ministre colombien de la Culture, Juan David Correa, dans un communiqué plus tôt cette année – insistant également sur le fait que « l’histoire est le trésor ».

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