Le leader conservateur français exclut ses opposants de l’accès au siège du parti

Martin Goujon

Le leader conservateur français exclut ses opposants de l’accès au siège du parti

Éric Ciotti a trouvé un moyen de sauver son emploi : mettre tout le monde en lock-out.

Le chef des Républicains — foyer historique des conservateurs en France — a fermé mercredi matin le siège de son parti, demandant aux employés de rentrer chez eux au moment même où ses opposants cherchaient à convoquer une réunion d’urgence pour le démettre de ses fonctions.

Ciotti a déclaré avoir pris sa décision pour des raisons de sécurité, « à la suite de menaces et d’un comportement désordonné ». Toutefois, cela survient un jour après qu’il a annoncé son intention de s’allier avec le Rassemblement national (RN) d’extrême droite lors des prochaines élections anticipées – un plan qui, selon lui, visait à assurer la réélection de ses députés sortants et à battre Macron et une coalition naissante. la gauche.

Cette décision a été accueillie avec horreur par les hauts responsables du parti, notamment sa dernière candidate à la présidentielle, Valérie Pécresse, et le président du Sénat, Gérard Larcher. Plusieurs responsables du parti ont immédiatement appelé à la démission de Ciotti.

« Suite à l’annonce par Eric Ciotti d’un accord avec le RN, j’ai décidé de convoquer une réunion exceptionnelle du Bureau politique », a posté sur X la vice-présidente du parti Annie Genevard.

Ciotti a rapidement répliqué, déclarant mercredi au quotidien Le Figaro qu’un vice-président n’était pas autorisé à convoquer une telle réunion en vertu des statuts et règlements du parti – et décidant de fermer le siège.

La décision choc de Macron de convoquer des élections anticipées après l’effondrement de son parti aux élections européennes a poussé les partis des deux extrémités de l’échiquier politique à se démener pour construire des alliances dans l’espoir de remporter le vote dans quelques semaines. Alors que la gauche est sur le point de parvenir à un accord, les négociations entre les forces de droite se révèlent plus compliquées.

Même si le président du RN Jordan Bardella a déclaré que son parti avait convenu avec Les Républicains de s’unir dans des dizaines de circonscriptions électorales, très peu de députés conservateurs sortants ont soutenu l’idée d’une alliance avec l’extrême droite.

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