Après des semaines de réflexion, la société informatique française Atos a finalement décidé de se rallier à l’offre de restructuration de son actionnaire principal David Layani et de sa société informatique Onepoint, contrairement à celle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Actuellement, Onepoint détient environ 11 % du total des actions d’Atos.
Bien qu’Atos soit le partenaire technologique officiel des Jeux olympiques d’été de Paris 2024, Atos a été considérablement alourdi par le poids de sa dette ces dernières années, notamment en raison de plusieurs années d’acquisitions. Les marges d’exploitation ont également été considérablement médiocres, et les liquidités ont également souffert.
Plusieurs obligations de la société arrivent également à échéance en 2025, Atos n’ayant potentiellement pas assez d’argent pour rembourser les détenteurs d’obligations, ce qui la conduit à se retrouver sur le marché des plans de restructuration. La récente dégradation de la note de crédit de S&P à CCC- n’a pas non plus beaucoup aidé les choses.
Actuellement, l’entreprise a une dette d’environ 5 milliards d’euros et a révélé qu’elle aurait besoin d’environ 1,1 milliard d’euros pour pouvoir exercer ses activités jusqu’en 2025.
Outre les propositions d’offres de Onepoint et Kretinsky, la société a également reçu des offres d’un groupe d’obligataires et de banques de son propre groupe bancaire, ainsi que d’une offre de Bain Capital.
Concernant la décision d’accepter l’offre de Layani, Atos l’a justifiée en affirmant que le plan garantirait à l’entreprise suffisamment de liquidités financières pour rester à flot, ainsi qu’une structure de capital plus solide.
Cependant, les actionnaires n’ont pas semblé très satisfaits de cette décision puisque les actions d’Atos ont chuté d’environ 12 % mardi, suite à l’annonce. Au moment de la rédaction de cet article, les actions s’échangeaient à environ 0,82 €, les investisseurs se demandant si l’opération de Layani entraînerait une dilution significative des actionnaires actuels.
Que propose l’offre de Layani ?
Atos a révélé que l’accord de Onepoint, en partenariat avec Butler Industries, offrirait 1,5 milliard d’euros de dette nouvelle, qui comprendrait 300 millions d’euros de garanties bancaires. Cela permettrait également de convertir 2,9 milliards d’euros de dette existante en capitaux propres.
En outre, cela signifierait 250 millions d’euros de fonds propres, divisés en deux parties. La première partie serait de 175 millions d’euros provenant du consortium Onepoint, en échange de 21% du capital qui sera entièrement dilué. La seconde partie sera de 75 millions d’euros provenant des créanciers, en échange de 9% des capitaux propres entièrement dilués.
Jean-Pierre Mustier, président du conseil d’administration d’Atos, a déclaré le 11 juin dans un communiqué : « Aujourd’hui, c’est une étape importante dans notre processus de restructuration financière. Une solution a émergé, qui correspond aux intérêts des parties prenantes de l’entreprise, notamment nos collaborateurs et nos clients. Cette solution nous donne une voie claire pour parvenir à un accord final de restructuration financière d’ici juillet.
Paul Saleh, président-directeur général de la société, a également déclaré dans le communiqué : « La proposition soumise par le consortium Onepoint est globalement conforme aux paramètres financiers clés définis par la société en avril.
« En particulier, cela financera l’activité de manière adéquate et permettra à Atos d’étendre sa position de leader sur le marché et de continuer à fournir des services et des solutions exceptionnels à ses clients. »