Feux d'artifice annulés, renforts policiers : le 14 juillet sous haute surveillance en France

Jean Delaunay

Feux d’artifice annulés, renforts policiers : le 14 juillet sous haute surveillance en France

Faut-il annuler ou non les festivités et feux d’artifice du 14 juillet ? Un dilemme pour certains maires face au risque de violences urbaines et à la menace d’incendies.

Deux semaines après les émeutes qui ont secoué la France, certains maires ont décidé de renoncer aux traditionnels bals et feux d’artifice associés aux festivités du 14 juillet.

Montargis, commune de 15 000 habitants du centre du Val de Loire, a été l’une des plus touchées par les violences qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier fin juin.

Son maire est l’un des nombreux à travers le pays qui a décidé de suspendre les célébrations de la fête nationale cette année.

« Les stigmates sont encore trop frais dans les esprits et sur les murs pour penser à célébrer », dit Benoît Digeon.

« Nous avons eu deux bâtiments détruits, 80 commerçants gravement touchés, des vitrines brisées, des magasins pillés et une scène épouvantable d’émeutes », a-t-il déclaré.

Au lieu des célébrations prévues le soir du 13 juillet, il a précisé qu’il y aurait une cérémonie pour « rendre hommage aux pompiers et policiers » qui étaient en première ligne lors des émeutes. Le feu d’artifice a été reporté à Noël.

Dispositions de sécurité exceptionnelles

Bures-sur-Yvette, près de Paris, n’a pas subi les mêmes dégâts. Le maire de la ville a décidé de poursuivre les célébrations sous une sécurité renforcée.

« Il nous a semblé que le calme était revenu suffisamment pour que nous puissions l’organiser dans de bonnes conditions », a déclaré le maire Jean-François Vigier.

Dans tout le pays, le gouvernement a déployé une force de sécurité exceptionnelle pour la période. Quelque 45 000 policiers et gendarmes, unités d’élite et véhicules blindés ont été mobilisés de jeudi soir à samedi matin.

Feu d’artifice annulé en raison de la sécheresse

Outre les violences urbaines, la question de la sécheresse a également joué un rôle dans la décision de certains maires d’annuler les festivités. Certaines communes, comme Strasbourg, Nîmes ou Perpignan, ont décidé d’annuler leurs traditionnels feux d’artifice.

« Les autorités ont voulu s’assurer que des feux d’artifice n’avaient pas lieu à proximité d’espaces verts susceptibles de prendre feu », a déclaré Jean-François Vigier, membre du conseil d’administration de l’Association des maires de France.

Malgré cela, il y aura toujours des feux d’artifice à travers le pays.

« Il doit y avoir une raison très valable pour ne pas organiser cet événement hautement symbolique. C’est le fondement même de la République française », a-t-il déclaré.

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