La Libye emprisonne des trafiquants d'êtres humains pour la mort de migrants en mer Méditerranée

Jean Delaunay

La Libye emprisonne des trafiquants d’êtres humains pour la mort de migrants en mer Méditerranée

Trente-huit trafiquants d’êtres humains ont été emprisonnés lundi par un tribunal libyen pour la mort de migrants se dirigeant vers l’Europe sur un bateau branlant.

Un tribunal de l’est de la Libye a condamné 38 trafiquants d’êtres humains pour la mort en mer de 11 migrants à destination de l’Europe, a annoncé lundi le bureau du procureur général de Libye.

Cinq personnes ont été condamnées à la réclusion à perpétuité après avoir été reconnues coupables de traite des êtres humains.

Le tribunal de la ville de Bayda a également condamné neuf autres accusés à 15 ans de prison chacun, a indiqué le bureau du procureur général al-Sediq al-Sourr dans un communiqué.

24 autres trafiquants d’êtres humains, faisant partie d’un réseau de trafic de migrants, ont été emprisonnés pendant un an, ajoute le communiqué.

La déclaration n’a pas précisé la date et les détails du naufrage meurtrier.

La décision du tribunal était la dernière en date dans ce pays d’Afrique du Nord ravagé par le conflit à cibler les trafiquants.

Ces dernières années, la Libye est devenue un point de transit majeur pour les migrants du Moyen-Orient et d’Afrique fuyant les conflits et la pauvreté pour chercher une vie meilleure en Europe.

Le pays riche en pétrole a sombré dans le chaos à la suite d’un soulèvement soutenu par l’OTAN en 2011 qui a renversé et tué l’autocrate de longue date Mouammar Kadhafi.

Les trafiquants d’êtres humains ont profité de l’instabilité en Libye, faisant passer clandestinement des migrants à travers les frontières de six pays, dont l’Égypte, l’Algérie et le Soudan.

Des personnes désespérées sont ensuite entassées dans des canots pneumatiques mal équipés et d’autres navires pour le voyage risqué à travers la Méditerranée centrale.

Pendant des années, les Nations Unies et les groupes de défense des droits ont dénoncé les conditions inhumaines auxquelles sont confrontés les migrants trafiqués et passés en contrebande à travers la Méditerranée.

L’agence frontalière de l’UE, Frontex, a détecté environ 330 000 passages frontaliers irréguliers en 2022, soit une augmentation de 64 % par rapport à 2021, le nombre de naufrages ayant fortement augmenté ces derniers mois.

En mars, des experts des droits de l’homme soutenus par l’ONU ont déclaré qu’il existait des preuves que des crimes contre l’humanité avaient été commis contre des Libyens et des migrants en Libye, y compris des femmes contraintes à l’esclavage sexuel.

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