Les entreprises doivent s’adapter aux nouvelles règles, indique le rapport.
Les politiques fondées sur la nature adoptées par les gouvernements du monde entier ont doublé au cours des 12 derniers mois, selon une nouvelle étude.
Le rapport a examiné 300 politiques différentes à travers le monde et a révélé qu’environ la moitié des réductions mondiales des émissions d’ici 2035 proviendront probablement de celles visant à mettre fin à la déforestation, à réduire le gaspillage alimentaire, à restaurer les écosystèmes, à réduire les émissions agricoles et à déployer des solutions climatiques fondées sur la nature. .
Au cours des 12 derniers mois seulement, le rapport indique que les annonces politiques nationales crédibles visant à lutter contre les émissions liées à l’utilisation des terres ont doublé.
« Une transition terrestre aussi importante que la transition énergétique est désormais en cours », indique l’étude d’Inevitable Policy Response (IPR), un groupe de prévision créé par les Principes pour l’investissement responsable soutenus par l’ONU.
Plus de 90 pour cent des politiques en faveur de la nature mises en place l’année dernière se sont avérées conformes au réchauffement climatique de 2°C.
Mais très peu d’entre eux sont conformes à l’objectif de l’Accord de Paris de maintenir le réchauffement à 1,5°C, ce qui signifie que les gouvernements seront sous pression pour renforcer davantage les politiques environnementales au cours des prochaines années.
Le rapport prévient que le fait de ne pas investir dans la nature et dans les solutions fondées sur la terre pourrait entraîner une augmentation des risques climatiques, avec des coûts énormes pour les agriculteurs, les entreprises et l’ensemble de l’économie.
Les entreprises doivent s’adapter aux politiques relatives à la nature
L’étude souligne que ces politiques visant à stopper la perte de nature et à stopper la déforestation posent un risque sérieux aux investisseurs qui n’y sont pas préparés.
« Même si la transition énergétique est rapidement devenue une priorité pour les entreprises, le rôle de la nature, de la terre et de l’alimentation dans la transition climatique reste sous-estimé », indique le rapport.
Cette vague de nouvelles politiques en matière de nature s’accompagne de problèmes juridiques, de conformité et de réputation pour les entreprises qui pourraient être perdantes si elles ne suivent pas le rythme.
L’UE, par exemple, travaille sur de nouvelles lois majeures pour interdire l’importation de produits liés à la déforestation. Elle a établi une liste de produits souvent associés à la déforestation, parmi lesquels le cacao, le café, le caoutchouc, l’huile de palme, le soja, le bœuf et le bois.
À partir de décembre 2024, les importateurs et exportateurs qui commercent avec l’UE doivent prouver que ces marchandises, ou leurs produits dérivés, ne proviennent pas de zones récemment déboisées et ne provoquent pas de dégradation des forêts. S’ils ne le font pas, ils s’exposent à des amendes importantes, à la confiscation de leurs produits ou, dans les cas les plus graves, à l’interdiction de leurs produits sur le marché de l’UE.
Le rapport prévient que les entreprises situées au centre du système mondial d’approvisionnement alimentaire pourraient perdre jusqu’à 26 pour cent de leur valeur d’ici 2030.
Outre les risques, cette vague de politiques liées à la nature présente également des opportunités pour les entreprises qui s’engagent à réduire la déforestation ou à adopter des solutions fondées sur la nature susceptibles de s’en sortir bien mieux.