Crows fly in front of the European Central Bank in Frankfurt, Germany, on Feb. 26, 2024.

Milos Schmidt

Pleins feux sur la semaine : la décision sur les taux de la BCE occupe le devant de la scène

L’Observatoire de l’Europe Business propose un tour d’horizon de ce qu’il faut surveiller sur les marchés cette semaine.

Malgré une clôture hebdomadaire mitigée, les principaux marchés boursiers mondiaux ont tous terminé le mois de février sur une note positive, soutenus par le rallye technologique et les attentes croissantes de baisse des taux de la part des banques centrales.

Reflétant la dynamique haussière de Wall Street, les marchés européens ont fait preuve d’une vigueur significative, l’Euro Stoxx 50 atteignant un plus haut historique.

Mars s’annonce comme un mois critique pour le sentiment du marché mondial après cette performance record, alors que les investisseurs attendent avec impatience toute indication concernant l’évolution des taux de la part des banques centrales.

Cette semaine, les acteurs du marché suivront de près la décision de la Banque centrale européenne (BCE) en matière de taux et le témoignage du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell.

De plus, la Banque du Canada (BOC) devrait tenir sa réunion politique. En Asie, l’Assemblée populaire nationale (APN) de Chine sera l’objet d’une attention particulière, car sa réunion annuelle est sur le point d’aborder des questions clés telles que la faiblesse des demandes intérieures et la crise immobilière.

Les données économiques clés des principales économies, notamment la masse salariale non agricole aux États-Unis, l’indice des prix à la consommation (IPC) de la Chine et le produit intérieur brut (PIB) de l’Australie, devraient également figurer sur le radar des investisseurs.

L’Europe 

Des doutes subsistent quant à la continuité de la tendance haussière actuelle du marché à moins que la BCE n’annonce une position accommodante. La semaine dernière, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a suggéré que la désinflation persisterait, mais a souligné la nécessité de davantage de preuves avant que les hausses de prix puissent revenir au niveau cible de 2 %.

La banque devrait maintenir son taux de refinancement principal inchangé à 4,5 % et pourrait adopter un ton moins belliciste en ce qui concerne l’orientation politique. Des données récentes indiquent une baisse de l’inflation dans les grandes économies comme l’Allemagne, l’Espagne et la France. L’inflation préliminaire de la zone euro pour février est tombée à 2,6 %, contre 3,8 % le mois précédent.

La zone euro publiera également le PIB révisé du quatrième trimestre et l’IPC final des services pour février. La croissance du PIB a indiqué en première lecture une stagnation économique, l’économie régionale étant restée stable par rapport au trimestre précédent, évitant de peu une récession technique, après une croissance négative au troisième trimestre.

Dans le même temps, l’IPC flash de février a offert un signe positif alors que les données ont renoué avec l’expansion pour la première fois depuis juin 2023. Cependant, tout retour à la baisse pourrait à nouveau peser sur le sentiment.

NOUS

Wall Street est considérée comme un indicateur avancé des marchés boursiers mondiaux, et le rallye en cours, tiré par la technologie, a propulsé trois moyennes de référence à actualiser à plusieurs reprises leurs records.

Cette semaine, le président de la Fed, Powell, doit témoigner devant des comités clés de la Chambre et du Sénat, ce qui marquera un événement crucial pour le marché mondial. Powell devrait s’attaquer à la remontée de l’inflation en janvier et aux risques potentiels dans les banques américaines, ce qui pourrait nécessiter une augmentation des exigences de fonds propres. Une position plus belliciste que prévu pourrait perturber la reprise du marché.

La masse salariale non agricole de février est l’un des indicateurs économiques les plus influents qui pèseront sur la décision de la Fed en matière de taux. Le marché du travail américain est resté tendu, comme le montrent les données sur l’emploi de janvier.

La masse salariale non agricole de février est l’un des indicateurs économiques les plus influents qui pèseront sur la décision de la Fed en matière de taux. Le marché du travail américain est resté tendu, comme le montrent les données sur l’emploi de janvier.

Les attentes du consensus suggèrent une croissance de l’emploi plus modeste de 188 000 nouveaux emplois en février, avec un taux de chômage qui devrait rester faible à 3,7 %. Cette situation tend à exercer une pression à la hausse sur l’inflation.

La région APAC

Chine

Une tendance notable est que les marchés boursiers chinois ont connu un rebond substantiel en février, l’indice de référence, l’indice Hang Seng, ayant augmenté de 6 % le mois dernier. Les mesures de soutien du gouvernement semblent porter leurs fruits et renforcer le sentiment du marché.

Cependant, seule une amélioration économique matérialisée peut maintenir l’optimisme des investisseurs et stimuler davantage le marché boursier régional.

Cette semaine, l’attention du marché sera portée sur la réunion annuelle de l’APN chinois, au cours de laquelle le gouvernement s’apprête à annoncer de nouvelles mesures visant à soutenir la reprise économique. Étant le plus grand pays consommateur au monde, ses politiques sont essentielles pour stimuler le sentiment du marché mondial.

De plus, le pays devrait publier ses données sur la balance commerciale et l’inflation pour février. En 2023, la Chine a connu la première baisse annuelle de ses exportations en sept ans, les importations annuelles ayant également diminué de 5,5 %, marquant la première baisse depuis la pandémie de 2020.

La déflation de la Chine contraste avec les défis inflationnistes auxquels sont confrontées d’autres grandes économies.

L’affaiblissement de la demande intérieure a constitué un défi important pour le pays en raison des confinements prolongés liés au Covid, comme en témoigne la quatrième baisse mensuelle consécutive des données de l’indice des prix à la consommation (IPC) de janvier, en baisse de 0,8 % sur un an.

Les prix à la consommation du pays pourraient renouer avec la croissance en février pendant les vacances du Nouvel An lunaire, alimentant potentiellement la dynamique de rebond dans la région. Le consensus prévoit une hausse de l’inflation de 0,4% en février.

Australie

Les marchés boursiers australiens ont suivi le rallye de Wall Street, atteignant un niveau record en février. L’ASX 200 a clôturé au-dessus de 7 700 pour la première fois jamais enregistrée. Les marchés boursiers australiens ont suivi le rallye de Wall Street, atteignant un niveau record en février.

L’ASX 200 a clôturé au-dessus de 7 700 pour la première fois jamais enregistrée. Les dernières données sur l’inflation sont arrivées plus froides que prévu, renforçant les chances pour la Banque de réserve d’Australie (RBA) d’avancer son cycle de réduction des taux.

Le pays publiera cette semaine son PIB du quatrième trimestre, évaluant sa trajectoire économique. La croissance économique de l’Australie a connu un ralentissement au troisième trimestre, en hausse séquentielle de 0,2 %, bien plus faible que la hausse attendue de 0,4 %. « Une mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle », car le ralentissement de la croissance économique pourrait inciter la Banque de réserve à entamer un cycle de baisse des taux plus tôt.

Canada

La Banque du Canada (BOC) tiendra sa réunion politique cette semaine, donnant les perspectives de l’économie canadienne et fournissant des indications sur l’évolution future des taux d’intérêt.

La Banque du Canada (BOC) tiendra sa réunion politique cette semaine, donnant les perspectives de l’économie canadienne et fournissant des indications sur l’évolution future des taux d’intérêt.

Spontanément, avec d’autres banques centrales, la BOC a suspendu l’augmentation de son taux d’intérêt au cours des quatre dernières réunions consécutives.

On s’attend largement à ce qu’il maintienne le taux à 5 % cette semaine, d’autant plus que l’inflation s’est refroidie à 2,9 % en janvier après le sommet de 8 % en 2022.

Toutefois, des pressions à la hausse ont persisté sur les prix du logement et des loyers, ce qui pourrait retarder le lancement d’une réduction des taux par la BOC.

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