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Milos Schmidt

Politique de l’UE. La présidence belge scelle le retrait du traité sur la Charte de l’énergie

La proposition de l’exécutif européen vise à établir les positions des États membres sur la modernisation du traité lors de la Conférence sur la Charte de l’énergie.

L’UE serait autorisée à quitter le Traité sur la Charte de l’énergie (TCE) si un accord, dont les documents révèlent qu’il a été conclu aujourd’hui (1er mars) entre la Commission européenne et les États membres, est approuvé la semaine prochaine.

La nouvelle proposition de l’exécutif européen au Conseil de l’UE offre aux États membres la possibilité d’approuver la modernisation de l’accord commercial international qui protège les investissements dans les combustibles fossiles, lors de la conférence TCE prévue en novembre, tout en permettant à l’UE et à l’Euratom, la Communauté européenne de l’énergie atomique, de quitter le traité, selon le document.

Mais le compromis n’implique pas que les États membres de l’UE soient automatiquement autorisés à continuer de faire partie du TCE. Pour ce faire, ils auraient toujours besoin d’une autorisation de l’UE et, s’ils ne l’obtenaient pas, ils seraient obligés de quitter le traité.

« Les décisions liées à la modernisation du TCE seront soumises à un vote à l’unanimité. Si le vote réussit, les décisions de modernisation du TCE seront considérées comme « adoptées » par la Conférence sur la Charte de l’énergie », peut-on lire dans le document.

Un porte-parole de la présidence belge a salué la proposition de la commission sur la modernisation du traité et a déclaré à L’Observatoire de l’Europe que la présidence « tenterait de sortir de l’impasse sur le TCE ».

Le TCE est un accord international, en vigueur depuis le début des années 1990, qui permet aux sociétés énergétiques de poursuivre en justice les pays qui prennent des mesures susceptibles de nuire à leurs bénéfices attendus. Le traité, l’un des accords d’investissement les plus controversés au monde, a été critiqué pour son caractère trop fort des gouvernements, la commission le jugeant « de plus en plus obsolète ».

Paul de Clerck, expert commercial des Amis de la Terre Europe, a félicité la présidence belge pour avoir négocié l’accord, le qualifiant de moment « historique ».

« C’est la première fois que les préoccupations climatiques l’emportent sur les intérêts commerciaux. Le TCE est une épave et nous sommes convaincus que d’autres États membres suivront les exemples de l’Espagne, de la France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de bien d’autres, et quitteront également le navire », a déclaré de Clerck.

Depuis l’été dernier, les négociations européennes sur le TCE étaient dans une impasse. La commission avait initialement proposé un retrait coordonné de l’UE et de tous les États membres, mais un certain nombre d’entre eux ont plaidé en faveur d’une modernisation et d’une participation continue au traité.

Neuf États membres ont annoncé leur intention de se retirer du TCE depuis octobre 2022 : le Danemark, la France, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Slovénie et l’Espagne. Entre-temps, la France, l’Allemagne, le Luxembourg et la Pologne ont officiellement notifié leur retrait. Le Royaume-Uni a annoncé son retrait la semaine dernière. L’Italie a été la première à quitter le traité en 2016.

Le Conseil de l’UE devrait voter sur la proposition de sortie le 7 mars et le vote en plénière du Parlement est prévu pour le 11 mars.

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