"Comme à l'époque de COVID": la saison estivale de la France démarre mal au milieu des émeutes

Jean Delaunay

« Comme à l’époque de COVID »: la saison estivale de la France démarre mal au milieu des émeutes

Alors que la saison des vacances commence, comment la première destination de vacances au monde fait-elle face après une semaine de troubles ?

Alors que la saison des vacances d’été commence, la France est aux prises avec un climat de troubles sociaux.

Le 27 juin, un garçon de 17 ans a été abattu par un policier dans la banlieue parisienne de Nanterre. La colère s’est rapidement répandue dans tout le pays. Mais comment se porte l’industrie touristique française ?

« Je n’ai jamais eu autant peur en France »

« J’ai entendu des pétards, ça ressemblait à des coups de feu », explique Catherine Cuchet, une expatriée française qui vit en Grèce.

Samedi après-midi (1er juillet), elle faisait du shopping dans la ville de Lyon, dans le sud-est, lorsque la tension a commencé à monter.  »Je n’ai jamais eu peur comme ça auparavant en France, mais je ne serai pas intimidé par ça. Je vais maintenant à Bordeaux, une autre grande ville, pour la prochaine étape de mon voyage. »

AP Photo
Des voitures et des bus carbonisés sont photographiés à Lyon, dans le centre de la France, le vendredi 30 juin 2023.

D’autres ont dû modifier leurs projets de vacances en raison des troubles.

« Il nous restait deux des dernières places de train à Marseille. Tous les trains ont fermé mais nous ne l’avons su que parce qu’un autre touriste nous a prévenus », explique Spencer White, un touriste américain voyageant avec sa femme.

« Nous allons maintenant à Paris depuis Lyon, mais nous sommes convaincus que le reste de notre voyage se déroulera sans heurts. »

« 5 000 à 6 000 € de pertes sur le week-end »

Certains propriétaires d’entreprise – qui misent sur la haute saison pour engranger des bénéfices – se remettent encore des troubles qui ont culminé week-end dernier (du 30 juin au 2 juillet).

« Le samedi a été la pire nuit pour notre entreprise depuis trois ans. Nous avons perdu entre 5 000 et 6 000 € », explique Hugo Neyrand. Son restaurant est situé dans la vieille ville de Lyon.

Eva Kandoul - Euronews
Hugo Neyrand tient un restaurant dans le vieux Lyon.

Le restaurant de Neyrand sert jusqu’à 600 personnes par jour en haute saison. Cependant, la semaine dernière a été différente « l’ambiance n’est pas normale pour cette période de l’année, les annulations ont déjà commencé à arriver ».

Malgré cela, la fédération française du tourisme, ADN Tourismeinsiste sur le fait que l’impact des troubles commence à s’atténuer.

« J’ai parlé à des hôteliers de Marseille qui ont eu une légère baisse des réservations ce week-end, mais ça se stabilise maintenant. Les violences ont surtout eu lieu dans les commerces plutôt que dans les destinations touristiques », explique François de Canson, président d’ADN Tourisme.

Euronews
François de Canson, Président d’ADN Tourisme

Cependant, de Canson ne peut s’empêcher de s’inquiéter de l’image que les touristes auront de la France, « nous voulons rassurer nos touristes européens et internationaux sur le fait que la France est un pays hospitalier ».

Ce n’est pas la première vague de troubles sociaux à frapper la France en 2023. Plus tôt cette année, les manifestations contre le projet de réforme des retraites en France sont devenues violentes, faisant la une des journaux mondiaux. Des images de tas d’ordures à Paris sont également devenues virales sur les réseaux sociaux suite aux grèves des éboueurs.

« Nous n’avons pas envisagé d’annuler notre voyage »

Bernice Rivera, une enseignante voyageant avec un groupe d’étudiants de Porto Rico est arrivée à Lyon après les événements du week-end. Elle a décidé de poursuivre son voyage scolaire.

« Certains de leurs parents (d’étudiants) s’inquiétaient de venir mais je les ai rassurés. En ville, j’ai montré à mes étudiants où il y avait des signes de protestation et je leur ai expliqué la situation politique. »

En tout, plus de 3 600 personnes l’ont été depuis les troubles à travers la France. La moyenne des détenus est de 17 ans, selon le ministère de l’Intérieur. Les violences ont fait plus de 800 blessés parmi les forces de l’ordre. Les tribunaux français font des heures supplémentaires pour traiter les arrestations, notamment en ouvrant leurs portes pendant le week-end.

Karoliina Haaplehto, une touriste finlandaise voyageant avec son petit ami est arrivée à une conclusion similaire.

« Nous regardions les informations mais nous n’avons pas envisagé d’annuler notre voyage car même s’il y a eu des émeutes, nous pensons que la France est un endroit sûr pour voyager. »

« Nous n’avons vu aucun signe d’émeutes depuis notre arrivée et espérons que cela restera ainsi! »

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