Contrairement aux concours de beauté superficiels du passé, Miss Allemagne nomme une nouvelle gagnante : l’architecte d’origine iranienne Apameh Schönauer.
Lorsqu’Apameh Schönauer a été nommée Miss Allemagne 2024 samedi, la Berlinoise rayonnait sur scène dans son écharpe, un sourire géant sur le visage.
Mère et architecte en activité, Schönauer dit qu’elle est passionnée par les droits des femmes et qu’elle aide les migrants à s’assimiler à la vie en Allemagne.
Elle aussi est une migrante : née en Iran, elle a immigré en Allemagne avec sa famille à l’âge de six ans. Schönauer a déclaré que les premières années de vie dans un pays étranger ont été difficiles – elle a eu du mal à s’intégrer à l’école et a perdu de vue qui elle était en tant que personne.
Sur scène, elle a déclaré qu’elle souhaitait défendre les jeunes femmes comme elle, qui font face aux difficultés liées au fait d’être migrantes en Allemagne.
Son organisation Shirzan (qui signifie « lionne ») aide les femmes opprimées, les encourageant à « partager leurs histoires et leurs expériences, à s’inspirer et à se soutenir mutuellement afin qu’elles puissent réaliser leur plein potentiel ».
La victoire de Schönauer a constitué un pas significatif dans la direction plus inclusive prise par le concours Miss Allemagne depuis 2019, s’éloignant des concours de beauté physique et de bikini pour se tourner vers une définition plus complexe de la beauté qui se concentre sur la personnalité et les actions des candidates.
Les finalistes de cette année ne ressemblaient à aucune reine de beauté que le pays ait connue auparavant : une femme vit avec un donneur de cœur depuis deux ans et demi. Un autre souffre d’une maladie auto-immune rare et utilise un fauteuil roulant.
Cette année, l’ancienne limite d’âge pour le concours a également été levée : le finaliste le plus âgé avait 42 ans. Les organisateurs ont déclaré que quelque 15 000 femmes avaient postulé pour participer à un processus de sélection qui a duré plusieurs mois.
Les réseaux sociaux explosent d’accusations de « wokisme »
Peu de temps après sa victoire, Schönauer a fait l’objet d’une vague de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux et d’accusations de « wokisme ».
Ses détracteurs ont contesté le fait qu’elle ne correspond pas aux normes de beauté stéréotypées ; certains ont également suggéré qu’elle n’était pas « assez allemande ».
Certaines publications sur les réseaux sociaux (auxquels nous ne créerons pas de lien en raison de leur caractère haineux) montrent Schönauer aux côtés de femmes blondes ou d’autres reines de beauté, comme Miss Univers Allemagne 2023 Helena Bleicher.
D’autres l’ont comparée à des caricatures comme la sorcière de Blanche-Neige.
La réaction est similaire à celle reçue par d’autres concours de beauté qui ont tenté de changer de nom ces dernières années – en décembre, la gagnante de Miss France a été inondée de messages haineux sur sa coupe de cheveux courte et sa silhouette fine.
La gagnante de Miss Univers au Portugal – la première gagnante trans du pays – a fait face à une vague similaire de critiques en ligne et de transphobie après sa victoire en octobre dernier.
Malgré ses critiques, le concours Miss Allemagne s’engage dans sa nouvelle mission d’inclusivité, troquant la couronne de la gagnante contre un « Female Leader Award » accompagné d’un chèque de 25 000 €.
« Nous recherchons des femmes qui assument des responsabilités et agissent comme des modèles, façonnant ainsi une société cosmopolite et moderne », selon le site Internet de Miss Allemagne.
