People dressed as waiters carry trays of drinks as they take part in a race through the streets of Paris.

Jean Delaunay

La légendaire course de serveurs parisiens revient à temps pour les Jeux Olympiques

Peu de choses sont plus parisiennes qu’un serveur occupé – et parfois grossier – qui court partout avec un plateau à la main. Assurez-vous de vous écarter, car la tristement célèbre course des serveurs parisiens revient dans la capitale en mars, pour la première fois depuis 13 ans.

Les Jeux Olympiques auront peut-être lieu à Paris en juillet, mais le 24 mars, ce seront les restaurateurs de la ville qui feront le tour de la ville. La tristement célèbre « course des cafés », qui a débuté en 1914, revient dans la capitale après 13 ans d’interruption.

200 serveurs et serveuses entreprendront une boucle de deux kilomètres autour du quartier historique du Marais, tout en équilibrant un café, un croissant et un verre d’eau posés sur un plateau en argent. Pour avoir une chance de gagner, les concurrents doivent terminer le circuit le plus rapidement possible.

Le serveur Didier Hubert, au centre, indique la direction à un client du café
Le serveur Didier Hubert, au centre, indique la direction à un client du café « Au petit Fer à Cheval », dans le quartier historique du Marais à Paris.

Comme dans tout café décent, les déversements doivent être évités et toute course constitue une infraction absolue aux règles. Pas de course à pied signifie certainement pas de tenue de course, car les participants doivent porter un uniforme traditionnel composé d’une chemise blanche, d’un pantalon noir et d’un tablier.

Pour les serveurs et serveuses : « ce n’est pas un cours des garcons »

« Cette année, c’est un cours des cafés, pas un cours des garçons », a déclaré à L’Observatoire de l’Europe Culture Nicolas Bonnet, adjoint au maire de Paris chargé du commerce, de l’artisanat, des professions libérales et des métiers de l’art et de la mode.

La course a été suspendue en 2011 en raison du manque de sponsors. Cette fois-ci, deux des plus grands syndicats de l’hôtellerie française ainsi que le fournisseur d’eau de la ville apportent leur financement.

Héloïse Brebion pose dans son bar, quelques minutes avant que les restrictions liées à la pandémie de 2020 ne l'obligent à fermer.
Héloïse Brebion pose dans son bar, quelques minutes avant que les restrictions liées à la pandémie de 2020 ne l’obligent à fermer.

« Nous voulons montrer au monde ce que nous faisons ici à Paris », ajoute Bonnet.

Dans cette dernière édition, il y aura une catégorie de prix pour les serveuses, les serveurs, ainsi qu’un groupe séparé pour les stagiaires en restauration.

50 cafés et restaurants seront médaillés

La course marquera le point culminant d’un programme d’événements d’une semaine qui célébrera la culture du café parisien, ainsi que l’art du service à la française.

« Notre objectif est de mettre en lumière le travail de nos restaurateurs et cafés. Le secteur a été durement touché par la pandémie de Covid-19 et de nombreux salariés continuent de travailler dans des conditions difficiles, avec des départs très précoces pour certains et très tôt pour d’autres. des finitions tardives », précise Nicolas Bonnet.

Des gens sont assis à la terrasse du Café de Flore à Paris, le mardi 2 juin 2020.
Des gens sont assis à la terrasse du Café de Flore à Paris, le mardi 2 juin 2020.

50 restaurants et cafés de la ville, sélectionnés par l’Association des Bistrots et Cafés de France, vont recevoir des médailles pour leur travail acharné.

L’organisation fait campagne pour que l’UNESCO classe la culture des cafés en France comme « patrimoine culturel immatériel ». Cette classification fait référence aux connaissances et compétences détenues dans un secteur spécifique et transmises d’une génération à l’autre.

Pour beaucoup, cela est particulièrement important à la lumière du nombre décroissant de cafés et de restaurants en France. En 1960, la France comptait environ 200 000 bistrots (petits restaurants parisiens), alors que la ville en compte aujourd’hui 40 000.

Courses de serveurs à l’étranger

Quelque 200 serveurs ont participé à une course de 1 600 mètres dans le centre-ville de Buenos Aires en 2004.
Quelque 200 serveurs ont participé à une course de 1 600 mètres dans le centre-ville de Buenos Aires en 2004.

D’autres villes de France, comme Limoges, ont instauré des courses de serveurs. Mais ces événements ne sont pas une affaire exclusivement française puisqu’ils se sont multipliés dans plusieurs villes européennes, dont Bruxelles et Londres.

Plus loin, des courses de serveurs se développent à Washington, Buenos Aires et Tokyo.

Laisser un commentaire

un × quatre =