L’adoption du CSDDD n’est pas négociable : c’est une avancée essentielle vers un avenir plus juste, durable et responsable. La décision concernant cette loi est une opportunité pour l’UE de montrer l’exemple, en établissant une norme qui trouvera un écho à l’échelle mondiale, écrit Catherine Howarth.
À une époque marquée par des défis mondiaux sans précédent, on ne saurait sous-estimer l’impératif de promulguer une législation solide qui donne la priorité aux droits de l’homme et à la protection de l’environnement.
Alors que l’UE se trouve à la croisée des chemins, confrontée au choix entre un cadre législatif qui protège les personnes et la planète et une voie qui continue sur la voie du statu quo, la décision imminente de l’UE sur la directive sur le devoir de diligence en matière de durabilité des entreprises (CSDDD) est un moment qui définira l’avenir de l’Europe.
Le CSDDD est un projet de loi révolutionnaire visant à remodeler la manière dont les entreprises opèrent en Europe et au-delà tout en renforçant la protection des droits de l’homme et de l’environnement – c’est pourquoi ShareAction l’a soutenu.
Derrière les paillettes et le glamour des affaires se cache la dure réalité à laquelle sont confrontés ceux dont la vie est étroitement liée aux chaînes d’approvisionnement mondiales.
Un instrument clé dans la lutte contre le changement climatique
Le CSDDD promet de changer cette dure réalité. Les entreprises ne pourront plus fermer les yeux sur le coût humain de leurs opérations, car le CSDDD exige de prendre en compte les implications éthiques de leurs pratiques.
Considérez le sort de ceux qui sont victimes du travail forcé, une violation flagrante des droits de l’homme qui persiste malgré les progrès que nous prétendons avoir réalisés en tant que société mondiale.
La CSDDD, si elle est adoptée, aurait un effet dissuasif puissant, envoyant un message clair aux entreprises : l’exploitation et les abus ne seront plus tolérés. Il s’agit d’une étape importante pour garantir que les travailleurs, quelle que soit leur situation géographique dans le monde, soient traités avec la dignité et le respect fondamentaux qu’ils méritent.
De plus, l’impact du CSDDD s’étend bien au-delà des limites des abus sur le lieu de travail. Elle frappe au cœur de la dégradation de l’environnement, une menace pour le tissu même de notre planète.
La directive oblige les entreprises à prendre des mesures pour réduire leur empreinte écologique, en s’attaquant à des problèmes tels que la pollution de l’eau et les émissions. Ce faisant, le CSDDD devient un instrument clé dans la lutte mondiale contre le changement climatique – un défenseur de la préservation de notre maison commune.
Les entreprises, souvent critiquées pour leur recherche incessante du profit à tout prix, seront désormais confrontées à l’inévitable évolution vers des pratiques commerciales durables et responsables. CSDDD a le potentiel de marquer le début d’une ère où la réussite financière est intrinsèquement liée à un engagement envers les personnes et la planète.
C’est plus qu’une exigence légale ; c’est un investissement judicieux dans un avenir où les entreprises prospèrent en harmonie avec l’environnement et la société. Dans cette optique, une myriade d’entreprises ont élevé la voix en faveur de la CSDDD, soulignant que les droits de l’homme et la diligence raisonnable en matière d’environnement rendent les entreprises plus résilientes et mieux équipées pour faire face aux défis futurs.
Plus le temps d’hésiter
Alors pourquoi un État membre de l’UE, et encore moins un grand leader européen, voudrait-il utiliser son pouvoir pour bloquer les principes d’un monde plus propre et plus sûr ? Ces dernières semaines, l’Allemagne, sous la pression des libéraux allemands, est devenue un bloqueur du CSDDD.
Ils ont laissé leurs propres problèmes politiques internes prendre le pas sur les ambitions de la législation. Qui plus est, les libéraux allemands font pression sur les autres États membres de l’UE pour qu’ils emboîtent le pas et s’abstiennent lors du prochain vote.
Cela ne peut pas se produire. Il est donc crucial que la Belgique, qui assure actuellement la présidence du Conseil, ramène les États membres de l’UE à la table et leur fasse prendre conscience que l’enjeu ici dépasse largement les frontières d’une seule nation.
Ils doivent être clairs sur l’importance historique des mesures du CSDDD et laisser à l’Allemagne la certitude que s’ils ne soutiennent pas le CSDDD, ils risquent de se trouver du mauvais côté de l’histoire et de nuire irrémédiablement à leur réputation.
La directive n’est pas seulement un texte législatif. C’est un engagement pour un avenir où les entreprises prospèrent dans le respect de l’environnement et où les droits des individus sont protégés. L’approche des élections européennes ne doit pas servir de prétexte pour transiger sur ces principes fondamentaux.
L’adoption du CSDDD n’est pas négociable : c’est une avancée essentielle vers un avenir plus juste, durable et responsable. La décision concernant cette loi est une opportunité pour l’UE de montrer l’exemple, en établissant une norme qui trouvera un écho à l’échelle mondiale.
Il n’y a plus de temps pour hésiter, mais seulement pour soutenir avec audace le CSDDD pour le bien de nous tous.