Les récents événements mondiaux ont fait craindre une crise de l’immobilier commercial en Europe, à l’image de la situation au Japon et aux États-Unis. La Deutsche Pfandbriefbank AG est notamment confrontée à des ralentissements importants en raison de la faiblesse du marché immobilier.
La semaine dernière a été marquée par des baisses significatives de la valeur des actions de plusieurs banques à travers le monde, en particulier celles fortement exposées aux prêts immobiliers commerciaux.
À l’image d’évolutions inquiétantes au Japon et aux États-Unis, l’Europe est désormais confrontée à la perspective d’une nouvelle crise de l’immobilier commercial.
Le prélude américain : un signal d’alarme
La situation a pris une tournure inquiétante aux États-Unis, où la New York Community Bancorp (ticker : NYCB) est devenue un foyer d’anxiété sur les marchés.
Avec des actifs dépassant les 100 milliards de dollars (92 milliards d’euros), dont environ 60 % sont liés à des propriétés commerciales à Manhattan, les pertes inattendues de NYCB au quatrième trimestre et les chiffres de revenus décevants ont conduit à une vente massive du marché, alors que ses actions ont chuté de plus de 50% par rapport à leurs niveaux de fin janvier.
Les banques européennes à la loupe ?
Le secteur bancaire européen est désormais confronté à une surveillance similaire. La Deutsche Pfandbriefbank AG (PBB), une banque régionale bavaroise spécialisée depuis plus d’un siècle dans le financement de l’immobilier commercial, a été particulièrement touchée cette semaine.
La banque a annoncé des provisions pour risques d’un montant compris entre 210 et 215 millions d’euros, attribuées à la « faiblesse persistante des marchés immobiliers », que la banque a qualifiée de « plus grande crise immobilière depuis la crise financière ».
Les actions de PBB ont chuté de 17 % au cours des quatre derniers jours, et son obligation subordonnée (ISIN : XS1808862657) est tombée en dessous de 40 cents pour un dollar. Ce ralentissement, bien que sévère, a été quelque peu atténué par la capitalisation boursière relativement modeste de PBB, soit 628 millions d’euros.
Inquiétudes croissantes concernant l’immobilier commercial européen
La Banque centrale européenne (BCE) et l’agence de notation Moody’s ont toutes deux exprimé de vives inquiétudes quant à la stabilité du secteur de l’immobilier commercial en Europe.
Dans sa dernière revue de la stabilité financière publiée en novembre, la BCE a souligné une baisse persistante des prix de l’immobilier commercial, exacerbée par une stagnation du marché qui a gravement affecté le processus de détermination des prix.
La BCE a également détaillé une baisse inquiétante de l’activité de transaction sur les marchés de l’immobilier commercial, qui a connu une baisse spectaculaire de 47 % au premier semestre 2023 par rapport à la même période en 2022.
En outre, la Banque centrale européenne a mis en garde contre les problèmes potentiels de capacité de remboursement dus à la combinaison néfaste d’une hausse des coûts de financement et d’une baisse des revenus locatifs.
Moody’s, dans un avertissement d’août 2023, a identifié plusieurs facteurs critiques exacerbant les défis du secteur, dont beaucoup font écho aux problèmes auxquels le marché américain est confronté, tels que les changements à long terme dans la demande en matière d’immobilier de bureaux, entraînés par l’adoption de modèles de travail hybrides et le renforcement des réglementations environnementales. .
Regard sur les plus grandes REIT de bureaux d’Europe
Au milieu de ces évolutions, l’attention du marché pourrait se déplacer vers les plus grandes sociétés de placement immobilier (REIT) de bureaux d’Europe :
Gecina (GFC) dispose du premier patrimoine de bureaux en Europe, situé à près de 97 % en région parisienne, valorisé 22 milliards d’euros.
Inmobiliaria Colonial, SOCIMI, SA, une société immobilière cotée en bourse espagnole, axée sur le marché européen des bureaux de premier ordre, avec des opérations à Barcelone, Madrid et Paris. Son portefeuille de bureaux prime est valorisé à plus de 12 milliards d’euros.
Derwent London plc, avec 66 immeubles dans son portefeuille immobilier commercial principalement dans le centre de Londres, évalués à plus de 6 milliards d’euros au 30 juin 2023, est le plus grand REIT de bureaux axé sur Londres.