Le secteur financier a besoin d’une loi distincte pour imposer des obligations en matière d’environnement et de droits de l’homme après avoir été exclu de l’accord de décembre, selon un projet consulté par L’Observatoire de l’Europe.
Les banques devraient être obligées de vérifier les impacts de leurs clients sur l’environnement et les droits de l’homme, selon un projet de déclaration de l’UE consulté par L’Observatoire de l’Europe.
Les législateurs et les gouvernements sont sur le point de faire pression pour que davantage de législation couvre le secteur financier, après que celui-ci ait été exclu de la directive sur le devoir de diligence en matière de durabilité des entreprises.
La directive exige que les grandes entreprises vérifient leurs chaînes d’approvisionnement pour les questions environnementales et sociales – mais, selon l’accord conclu en décembre, cela n’inclurait pas les partenaires « en aval » des sociétés financières.
Cela signifierait que les banques n’auraient pas à vérifier les dossiers en matière de droits de l’homme des clients auxquels elles prêtent, et que les fonds n’auraient pas à se pencher sur les entreprises dans lesquelles ils investissent – une exemption qui a laissé de nombreuses personnes insatisfaites.
« Les entreprises financières, comme les entreprises d’autres secteurs économiques, devraient contribuer à la protection des droits de l’homme et de l’environnement, qui sont des valeurs fondamentales de l’Union », indique un projet de déclaration qui sera fait par le Parlement européen et le Conseil et consulté par L’Observatoire de l’Europe.
La déclaration, datée du 24 janvier et distribuée aux responsables nationaux par le secrétariat du Conseil, qui regroupe les États membres de l’UE, affirme qu’il est « nécessaire » d’imposer des exigences juridiques supplémentaires pour garantir que le secteur facilite la transition vers une économie durable.
Le projet de texte législatif consulté par L’Observatoire de l’Europe appelle la Commission européenne à envoyer un rapport et un projet de loi « dans les plus brefs délais » après l’entrée en vigueur de la directive, et le projet de déclaration appelle à une mise à jour formelle d’ici juin 2025.
Cela ferait partie des actes d’ouverture du nouvel exécutif européen, qui devrait prendre ses fonctions en novembre.
Une source informée des discussions a confirmé que la déclaration concrétise les accords de principe conclus en décembre, suggérant qu’elle deviendra probablement la position formelle de l’UE, à l’approche des élections en juin.
Les gestionnaires d’actifs et les prêteurs ont été exclus de la directive à la demande de pays comme la France, l’Allemagne et le Luxembourg, qui ont affirmé qu’elle ne convenait pas aux financiers et qu’elle pourrait nuire aux fonds de pension.
Mais l’exclusion a suscité les critiques de Frank Elderson, un superviseur bancaire de la Banque centrale européenne, qui a déclaré que le secteur ne devrait pas bénéficier d’un traitement spécial, ainsi que de militants environnementaux tels que le Fonds mondial pour la nature.