Lanna, une chatte âgée d’environ un an, a été retrouvée morte dans une poubelle à Lille en juillet 2023.
Un tribunal pénal français a accordé des dommages et intérêts à un chat suite à une affaire de cruauté envers les animaux.
C’est la première fois qu’une telle décision est prise dans le pays.
Le tribunal de Lille a annoncé le résultat jeudi dernier, ce qui a suscité les éloges des avocats des animaux et des groupes de défense des droits.
Mais l’affaire a également suscité le scepticisme quant aux complications juridiques liées au traitement d’un animal « comme une personne ».
Un chat reçoit des dommages et intérêts dans une affaire de maltraitance animale
Lanna, une chatte âgée d’environ un an, a été retrouvée morte dans une poubelle à Lille en juillet 2023.
Le propriétaire du félin a reconnu plus tard l’avoir battu à mort avec ses poings et des lattes de bois après que l’animal ait griffé l’enfant autiste de l’homme.
L’affaire a été jugée jeudi dernier par le tribunal correctionnel de Lille pour « actes de cruauté envers un animal ».
Le propriétaire de Lanna a été condamné à huit mois de prison et interdit de détenir un animal de compagnie.
Le tribunal a également accordé 100 euros de dommages et intérêts au chat, une première dans l’histoire judiciaire de la France. Le montant de l’indemnisation, modeste mais symbolique, sera versé à la Ligue de protection des animaux (LPA) du nord de la France, partie civile dans cette affaire.
Graziella Dode, une avocate qui représentait la LPA, a exprimé sa satisfaction du résultat.
« Pour la première fois en France, le préjudice causé à l’animal est reconnu et symboliquement réparé », a posté dimanche sur Instagram l’avocat spécialisé en droit animalier.
Elle a salué cette décision comme « un pas de plus vers l’évolution des droits des animaux ».
Cat obtient des dommages-intérêts légaux suscite le scepticisme
Cependant, le jugement du tribunal a reçu un accueil mitigé de la part du président de la Société française de protection des animaux (SPA).
« En tant que président de la SPA, cela me fait plaisir car cela signifie qu’on réfléchit au statut de l’animal », a déclaré Jacques-Charles Fombonne à la presse française.
Il dit néanmoins ne pas « comprendre sur quelle base juridique cela peut se fonder » et craint que le Conseil constitutionnel ne réagisse contre la décision de la Cour.
Fabien Marchadier, professeur de droit à l’université de Poitiers, a en outre remis en question la rationalité du jugement du tribunal.
Selon lui, cette décision symbolique revient à « considérer que l’animal est une personne », ce qui « ouvre également une série de questions sur l’élevage ou l’expérimentation médicale sur les animaux ».