Une frappe dans le sud de Beyrouth a alimenté les craintes que des combats de faible intensité le long de la frontière libanaise ne dégénèrent en guerre totale.
Israël lance des frappes meurtrières sur le Liban
L’armée israélienne affirme avoir attaqué mercredi des infrastructures « terroristes » au Liban, dans un contexte de tensions régionales croissantes.
Le Hezbollah a rapporté que quatre de ses combattants avaient été tués au Liban ce soir-là dans des tirs transfrontaliers avec Israël.
Des membres du groupe politique et militant chiite ont été tués dans ce que les médias officiels libanais ont qualifié de frappe aérienne israélienne.
L’Agence nationale de presse libanaise a accusé Israël d’avoir bombardé une maison de trois étages, la détruisant complètement. L’attaque a également blessé neuf civils, a-t-il ajouté.
Des attaques du Liban vers Israël ont également été signalées mercredi.
Israël s’engage à traquer les dirigeants du Hamas
Le chef des services de renseignement israéliens du Mossad, David Barnea, a averti mercredi que l’agence traquerait tous les membres du Hamas impliqués dans l’attaque du 7 octobre contre Israël, où qu’ils se trouvent.
Barnea a déclaré que le Mossad était « déterminé à régler ses comptes avec les meurtriers qui ont attaqué l’enveloppe de Gaza », faisant référence à la zone du sud d’Israël attaquée par le Hamas.
Il s’est également engagé à poursuivre toutes les personnes impliquées, « directement ou indirectement », y compris « les planificateurs et les envoyés ».
Ses commentaires interviennent juste un jour après que le chef adjoint du Hamas, Saleh al-Arouri, a été tué dans une frappe israélienne présumée à Beyrouth.
Il est le plus haut responsable du Hamas tué depuis le début de la guerre à Gaza, il y a près de trois mois.
Israël a refusé de commenter les informations selon lesquelles il aurait commis le meurtre, mais les remarques de Barnea semblent être l’indication la plus forte jusqu’à présent qu’il était derrière l’explosion.
Le Hezbollah prêt à « riposter »
Le Hezbollah et l’armée israélienne échangent des tirs presque quotidiennement au-dessus de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza.
Le chef du groupe militant chiite, Hassan Nasrallah, s’est jusqu’à présent montré réticent à une nouvelle escalade.
Cependant, dans un discours prononcé mercredi soir, il a promis de se venger de la frappe israélienne présumée à Beyrouth, réitérant la déclaration de son groupe selon laquelle « ce crime dangereux » qu’est l’assassinat d’al-Arouri ne restera pas « sans réponse et sans punition ».
Nasrallah a évité de donner des détails sur d’éventuelles représailles suite à l’assassinat du haut responsable du Hamas, bien qu’il se soit engagé à aborder la question plus en détail dans un discours prononcé vendredi.
Mais il a fait valoir que si Israël attaquait le Liban, il serait dans l’intérêt national de riposter.
« Si l’ennemi envisage de lancer une guerre contre le Liban, alors nous riposterons sans plafond et sans limites », a-t-il prévenu.
Ces remarques soulignent le risque que la frappe puisse faire basculer les combats de faible intensité le long de la frontière libanaise vers une guerre totale.
Le Hezbollah dispose d’un arsenal de dizaines de milliers de roquettes et de missiles ainsi que de différents types de drones.
Les États-Unis ont cherché à empêcher toute extension du conflit, notamment en déployant deux porte-avions et d’autres moyens militaires dans la région. Le secrétaire d’État Antony Blinken était attendu dans la région cette semaine.
Israël cherche une « victoire claire » à Gaza
Le centre de la guerre reste cependant sur Gaza.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que son pays cherchait une « victoire claire » sur le Hamas, qui dirige le territoire assiégé depuis 2007.
L’offensive aérienne, terrestre et maritime d’Israël à Gaza a tué plus de 22 300 personnes, dont deux tiers de femmes et d’enfants, selon les autorités palestiniennes.
Le décompte ne fait pas de différence entre les civils et les combattants.
La guerre a contraint environ 85 % des habitants de Gaza à quitter leurs maisons, poussant des centaines de milliers de personnes dans des abris surpeuplés ou dans des camps de réfugiés situés dans des zones sûres désignées par Israël et que l’armée a néanmoins bombardées.
Un quart de la population de Gaza risque la famine, selon les Nations Unies, alors que les restrictions israéliennes et les violents combats entravent l’acheminement de l’aide.
Pourtant, Israël semble loin d’avoir atteint son objectif d’écraser le Hamas et de restituer les 129 otages encore détenus par le groupe.
De violents combats sont également en cours dans le centre de Gaza et dans la ville méridionale de Khan Younis, où les responsables israéliens affirment que la structure militaire du Hamas est encore largement intacte.