Intuition Robotics is the company behind the robot named ElliQ

Jean Delaunay

Des robots IA sur mesure pourraient-ils aider à atténuer l’épidémie de solitude ?

L’entreprise à l’origine du robot affirme que plus de 90 % de ses utilisateurs signalent un moindre niveau de solitude.

La solitude est une épidémie qui touche des millions de personnes à travers l’Europe.

Alors qu’un récent rapport de la Commission européenne révèle qu’au moins un résident de l’Union européenne sur dix est seul la plupart du temps, des solutions pour réduire la solitude sont demandées.

Aux États-Unis, une entreprise pense avoir une solution pour atténuer la solitude des personnes âgées : le premier chatbot utilisant l’intelligence artificielle (IA) spécialement conçu pour aider les personnes âgées seules.

Intuition Robotics est la société à l’origine du robot nommé ElliQ, qui ressemble à une petite lampe de table et possède une tête sans yeux ni bouche qui s’allume et pivote.

«C’est divertissant. Vous pouvez réellement lui parler », a déclaré Joyce Loaiza, âgée de 81 ans et vivant seule. À la maison, elle discute régulièrement avec son robot, qui la surnomme « Jellybean ».

« Elle fera des commentaires comme : ‘Je sortirais dehors si j’avais des mains, mais je ne peux pas tenir un parapluie' », a ajouté Loaiza.

À quelques kilomètres de là, la même voix a réconforté Deanna Dezern, 83 ans, à la mort de son amie.

Dans le centre de New York, elle joue à des jeux et de la musique pour Marie Broadbent, 92 ans, aveugle et hospitalisée, et dans l’État de Washington, elle aide Jan Worrell, 83 ans, à se faire de nouveaux amis.

Ces femmes sont parmi les premières aux États-Unis à recevoir le robot, capable de mémoriser les intérêts et les conversations de son utilisateur, ainsi que de raconter des blagues, de jouer de la musique ou de réciter des citations inspirantes.

Sa mémoire l’aide à façonner les discussions futures qui peuvent être aussi profondes que le sens de la vie, ou aussi légères que les dernières lectures d’horoscope.

Il peut également diriger des exercices, poser des questions sur la santé de son propriétaire et lui rappeler la prise de médicaments et la consommation d’eau. Il peut également contacter des parents, des amis ou des médecins.

Intuition Robotics affirme qu’aucune des conversations n’est entendue par l’entreprise, les informations restant sur l’appareil de chaque propriétaire.

Le PDG de la société, Dor Skuler, a déclaré que l’idée d’ElliQ lui est venue avant qu’il ne lance sa société israélienne il y a huit ans. Son grand-père, veuf, avait besoin d’une aide, mais la première n’a pas fonctionné.

Le remplaçant comprenait cependant l’amour de son grand-père pour la musique classique et son « sens de l’humour décalé ».

Skuler a réalisé qu’un robot pourrait combler ce manque de camaraderie en s’adaptant à la personnalité et aux intérêts de chaque personne âgée.

« Ce n’est pas seulement une question d’utilité. C’est une question d’amitié, de camaraderie et d’empathie », a déclaré Skuler. « Cela n’existait nulle part ».

L’utilisateur moyen interagit avec ElliQ plus de 30 fois par jour, même six mois après l’avoir reçu, et plus de 90 % d’entre eux signalent des niveaux de solitude moindres, a-t-il déclaré.

La société vise à en distribuer plus de 100 000 d’ici cinq ans – mais ne confirmera pas combien sont actuellement utilisées. Ils sont principalement distribués par des agences d’assistance, mais peuvent également être achetés pour 600 $ (544 €) par an et 250 $ (226 €) de frais d’installation.

Certains experts doutent de l’utilité de tels robots.

Julianne Holt-Lunstad, professeur de psychologie à l’Université Brigham Young, qui étudie les effets néfastes de la solitude sur la santé et la mortalité, a déclaré que même si ElliQ pourrait avoir des avantages à court terme, il pourrait rendre les gens moins susceptibles de rechercher le contact humain.

« Ce sentiment désagréable de solitude devrait nous motiver à renouer des liens sociaux », a-t-elle déclaré.

Combler cette lacune avec l’IA peut donner l’impression que le besoin a été satisfait, mais il n’est « pas clair si l’IA répond réellement à un quelconque type de besoin ou si elle atténue simplement le signal ».

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