La République islamique a été secouée l’année dernière par la plus grande – et la plus significative – vague de dissidence antigouvernementale depuis des décennies.
Les organisations de défense des droits humains sont de plus en plus préoccupées par le sort d’au moins 20 manifestants qui ont participé aux manifestations « Liberté pour la vie des femmes » en Iran.
Amnesty International affirme que les autorités iraniennes se sont lancées dans une « frénésie meurtrière » en novembre, craignant de nouvelles exécutions.
L’ONG écrit que le gouvernement iranien a exécuté au moins 115 personnes rien qu’en novembre, soit le double du nombre d’exécutions effectuées au cours de la même période l’année dernière.
Selon les chiffres compilés par le Centre Abdorrahman Boroumand et cités par Amnesty, les autorités iraniennes ont exécuté au moins 14 personnes en une seule journée le 15 novembre.
Les autorités iraniennes ont accru le recours à la peine de mort contre des personnes âgées de moins de 18 ans au moment des faits, a détaillé Amnesty.
Parmi les personnes exécutées le mois dernier figurait Hamidreza Azari, 17 ans, encore mineur au moment de l’exécution de sa condamnation à mort.
Les organisations de défense des droits humains ne sont pas les seules à surveiller la détérioration de la situation en Iran.
Le mois dernier, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a averti que le pays procédait à des exécutions « à un rythme alarmant », après avoir exécuté au moins 419 personnes au cours des sept premiers mois de l’année, soit une augmentation de 30 % par rapport à la même période en 2017. 2022.
Le groupe iranien des droits de l’homme (IHR), basé en Norvège, a également signalé en novembre que plus de 600 personnes avaient été exécutées en Iran.
Beaucoup ont été exécutés pour des accusations liées à la drogue, tandis qu’au moins deux personnes ont été exécutées pour adultère.
Davantage de vies de manifestants en danger
Cette augmentation du nombre d’exécutions en Iran a sonné l’alarme auprès des organisations de défense des droits humains.
Beaucoup craignent désormais pour le sort de ceux qui ont participé aux manifestations l’année dernière pour protester contre la mort de Mahsa Amini, une femme kurde de 22 ans décédée alors qu’elle était sous la garde de la soi-disant police des mœurs.
La réponse du gouvernement iranien à la dissidence, impliquant une répression violente et des détentions massives, a choqué le monde.
Suite aux manifestations qui ont débuté en septembre 2022, la République islamique a exécuté huit manifestants.
« Cette hausse intervient dans le contexte où les autorités iraniennes intensifient leur recours à la peine de mort comme outil de répression politique pour tourmenter et terroriser la population iranienne et imposer le silence et la soumission par la force brutale », a écrit Amnesty International dans un récent rapport.
Sur les 20 personnes accusées de crimes liés aux manifestations nationales de 2022, cinq ont déjà été condamnées à mort et courent « un risque grave d’exécution », selon Amnesty.
Ils ont été accusés d’« inimitié contre Dieu » (moharebeh), de « corruption sur terre » (efsad-e fel arz) et de « rébellion armée contre l’État » (baghi) », ajoute le communiqué.
L’ONG a rapporté que quatre de ces personnes sur cinq ont été torturées et maltraitées pour les forcer à avouer.
Une quinzaine d’autres personnes risquent d’être condamnées à mort pour leurs crimes présumés.