Les grenouilles, les saumons et les tortues font partie des 44 000 espèces menacées d’extinction.
Un peu plus de 44 000 espèces sont menacées d’extinction, soit environ 2 000 de plus que l’année dernière, selon la dernière Liste rouge des espèces menacées.
Suivi de la biodiversité dans le monde, le rapport a été publié lundi par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) lors de la COP28 à Dubaï.
C’était surtout une mauvaise nouvelle. La liste de cette année comprend des informations sur 157 000 espèces, soit environ 7 000 de plus que la mise à jour de l’année dernière.
Il montre comment le changement climatique aggrave les crises de la biodiversité de la planète, rendant l’environnement plus mortel pour des milliers d’espèces et accélérant le déclin précipité du nombre de plantes et d’animaux sur Terre.
« Les espèces du monde entier subissent une pression énorme. Ainsi, peu importe où l’on regarde, le nombre d’espèces menacées augmente », déclare Craig Hilton-Taylor, chef de l’unité Liste rouge de l’UICN, une organisation internationale qui suit la santé des espèces.
Quelles espèces figurent désormais sur la Liste rouge de l’UICN ?
Le changement climatique aggrave les conditions de vie d’environ 6 700 espèces menacées d’extinction.
Les espèces de saumons et de tortues font partie de celles qui sont confrontées à un déclin à mesure que la planète se réchauffe.
La tortue verte du Pacifique Centre-Sud et du Pacifique Est est par exemple plus menacée en raison du changement climatique. Moins de tortues éclosent à mesure que les hautes mers inondent les nids. Le réchauffement des eaux peut nuire à son approvisionnement alimentaire en herbiers marins.
Le saumon atlantique n’est pas encore menacé d’extinction, mais sa population a chuté de près d’un quart entre 2006 et 2020, selon l’UICN. Il est désormais considéré comme quasi menacé.
Les poissons vivent dans moins d’endroits et sont confrontés à des dangers créés par l’homme comme les barrages et la pollution de l’eau. Le changement climatique rend plus difficile pour eux de trouver de la nourriture et rend plus facile la compétition pour les espèces exotiques, selon le groupe. Il y a quelques signes d’espoir : leur nombre a augmenté dans le Maine, aux États-Unis, l’année dernière.
Un quart des espèces de poissons d’eau douce sont menacées d’extinction
La mise à jour comprend la première évaluation globale de la santé des espèces de poissons d’eau douce. Un quart des espèces, soit un peu plus de 3 000, sont menacées d’extinction.
À mesure que le changement climatique fait monter le niveau de la mer, l’eau salée remonte plus haut dans les rivières. Et ces espèces sont déjà confrontées à d’énormes menaces dues à la pollution et à la surpêche, affirme l’UICN.
Ce sont les grenouilles, salamandres et autres amphibiens qui souffrent le plus. Environ 41 pour cent de ces espèces sont menacées.
« Ils sont captifs du climat en raison des températures plus élevées et de la sécheresse. Quoi qu’il arrive, les amphibiens ne peuvent pas se mettre à l’abri du danger et sont directement impactés par le changement climatique », explique Vivek Menon, vice-président de la commission de survie des espèces de l’UICN.
Quelles espèces reviennent du bord de l’extinction ?
Il y a eu quelques bonnes nouvelles. Deux espèces d’antilopes se portent mieux, même si elles ont encore un long chemin à parcourir avant que leur survie à long terme ne soit stabilisée.
Par exemple, l’oryx algazelle, un animal de couleur claire aux cornes recourbées, avait auparavant été classé comme éteint à l’état sauvage, mais il est désormais en voie de disparition. Elle était confrontée à de nombreuses menaces : le braconnage, la sécheresse et les accidents de voiture ont tous joué un rôle dans l’élimination en grande partie de l’espèce au tournant du siècle.
Mais les efforts récents visant à réintroduire l’espèce au Tchad ont porté fruit et on compte désormais au moins 140 adultes et plus de deux fois plus de veaux dans une grande réserve naturelle.
La directrice générale de l’UICN, Grethel Aguilar, affirme qu’il est clair que les humains doivent agir pour protéger la biodiversité et que lorsque la conservation est bien faite, elle fonctionne. Pour lutter contre la menace posée par le changement climatique, elle affirme que les combustibles fossiles doivent être progressivement éliminés, un sujet controversé des négociations de la COP28 de cette année.
« La nature est là pour nous aider, alors aidons-la en retour », dit-elle.