Voici pourquoi la Suisse pourrait ne pas opter pour un taux minimum d'impôt sur les sociétés

Milos Schmidt

Voici pourquoi la Suisse pourrait ne pas opter pour un taux minimum d’impôt sur les sociétés

La Suisse pourrait désormais revenir sur un taux minimum d’impôt sur les sociétés, proposé par l’OCDE.

En juin de cette année, la Suisse a donné l’exemple à d’autres pays européens riches, en soutenant ouvertement un taux minimum d’impôt sur les sociétés, suggéré par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le taux d’imposition était alors estimé à environ 15 %.

Les Suisses ont massivement soutenu le taux d’imposition, avec environ 78,5% des électeurs en faveur, ce qui représente le sixième taux d’approbation le plus élevé depuis deux décennies pour une question qui change le marché.

Cependant, la Suisse pourrait désormais avoir froid aux yeux, avec des appels croissants pour que la réforme fiscale, qui devait initialement entrer en vigueur le 1er janvier de l’année prochaine, soit retardée.

Cette hésitation pourrait très bien être due au fait que le pays est déjà très à l’aise avec sa réputation de « paradis fiscal ».

Certains cantons, comme Zoug, ont un taux d’imposition des sociétés aussi bas que 11%, ce qui attire naturellement un certain nombre de géants mondiaux, comme la société de négoce de matières premières Glencore. Parmi les autres grandes entreprises suisses figurent l’entreprise agroalimentaire Nestlé dont le siège est à Vevey, tandis que le fabricant de montres Rolex est basé à Genève et que la banque UBS est répartie entre Zurich et Bâle.

L’augmentation de l’impôt minimum sur les sociétés pourrait inciter ces entreprises et plusieurs autres à chercher un logement ailleurs, ce qui pourrait modifier fondamentalement le tissu économique suisse, qui est resté fort pendant des décennies.

De plus, si la Suisse perd son statut de paradis fiscal, elle pourrait connaître une chute des fonds de particuliers et d’entreprises en provenance de l’étranger sur ses comptes bancaires offshore. Cela pourrait constituer une menace potentielle pour la solidité de son secteur financier et bancaire.

Bien que le pays ait déjà aboli plusieurs formes d’allégements fiscaux en réponse aux critiques concernant ses taux d’imposition laxistes sur les sociétés, beaucoup ne considèrent toujours pas ces mesures comme suffisantes.

Quels autres pays pourraient avoir des doutes ?

Le revirement de la Suisse intervient alors que plusieurs autres pays, comme les États-Unis, l’Inde, la Chine, Hong Kong, Singapour, le Brésil et les Émirats arabes unis, entre autres, hésitent également à mettre en œuvre l’accord de l’OCDE en 2024. Cela a conduit à des appels croissants. pour qu’il soit reporté d’au moins un an.

Il s’avère que seuls 25 % environ des 138 pays de l’OCDE initialement parties à l’accord sont sur la bonne voie pour mettre en œuvre le plan 2024. Il s’agit notamment du Canada, du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie et des États membres de l’UE.

Une autre préoccupation pour la Suisse est que si d’autres pays n’optent pas pour le taux d’imposition minimum, ils pourraient très bien se retrouver avec des impôts inférieurs à ceux de la Suisse.

En conséquence, plusieurs des entreprises mécontentes quittant la Suisse pourraient potentiellement s’installer dans ces pays, ce qui équivaudrait à « donner des millions ».

Une décision quant à savoir si le plan fiscal 2024 progressera comme prévu devrait être prise dans les prochaines semaines.

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