Eurovues.  Une nouvelle approche à la COP28 pourrait aider l’humanité à franchir le cap

Milos Schmidt

Eurovues. Une nouvelle approche à la COP28 pourrait aider l’humanité à franchir le cap

Il est temps que chaque pays et chaque dirigeant parviennent à un consensus sur une voie claire vers des progrès tangibles dans l’action climatique mondiale, et se réunissent à la COP28 pour apporter les changements nécessaires. Notre monde sera attentif, écrit l’ambassadeur Hend Al Otaiba.

Alors que la COP28 s’ouvre à Dubaï, dans l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées, une chose est claire : des actions concrètes ne pourront découler que du monde entier s’unissant en un seul front uni.

L’Europe – ainsi que le reste du monde développé – n’est pas seule face au dérèglement climatique.

En Asie, le Pakistan et le Bangladesh ont connu cette année une dévastation sans précédent. Les records de chaleur continuent d’être battus à un rythme alarmant et, à l’échelle mondiale, l’accord de Paris de 2015 visant à maintenir le seuil de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels semble désormais plus difficile que jamais à respecter.

Mais ce n’est pas une réalité à laquelle nous pouvons nous permettre de nous contenter. C’est une chose d’observer ces tendances depuis une partie du monde. C’en est une autre de les considérer comme l’un des pays les plus pauvres du monde, qui représentent plus de la moitié de la population mondiale mais ne sont responsables que de 12 % des émissions mondiales.

Des efforts bien plus importants en matière de responsabilité climatique sont nécessaires pour franchir le cap. Les dirigeants doivent tirer parti de la COP28 pour se rassembler autour du prochain grand effort collectif de l’humanité visant à accélérer le rythme de l’action climatique et à apporter des changements significatifs.

Raviver l’espoir par l’action

L’objectif principal des Émirats arabes unis lors de la COP28 est de mettre en œuvre des mesures concrètes qui maintiennent le réchauffement à 1,5°C à portée de main et ne laissent personne de côté.

Il vise à coordonner une réponse robuste au Bilan mondial, assortie d’engagements non négociables pour répondre à l’ampleur et à l’urgence de la crise.

Au cours de l’année écoulée, j’ai vu la présidence de la COP28 mener l’une des tournées d’écoute les plus approfondies, travaillant en étroite collaboration avec des dirigeants et des experts du monde entier, y compris la France, pays où se trouvent les architectes de l’Accord de Paris.

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une séance plénière lors du Sommet des Nations Unies sur le climat COP28 à Dubaï, décembre 2023.
Le président français Emmanuel Macron s’exprime lors d’une séance plénière lors du Sommet des Nations Unies sur le climat COP28 à Dubaï, décembre 2023.

Malheureusement, un consensus n’est que trop clair : la confiance s’est effondrée et les catalyseurs de l’action climatique ne sont pas en place.

Pour le reconstruire, la COP28 dispose d’un plan d’action clair axé sur la consolidation du financement climatique, garantissant que les capitaux publics et privés répondent à nos ambitions climatiques.

Parallèlement à cela, la présidence vise à accélérer une transition énergétique juste et ordonnée, en se concentrant sur les personnes, la nature et les moyens de subsistance pour raviver l’espoir par l’action.

Le fonds Landmark Loss and Damage constitue une étape majeure de la COP28

Cette approche commence par repenser l’investissement. Même si des progrès ont été réalisés, notamment avec la dotation par la France de 1,61 milliard d’euros au Fonds vert pour le climat plus tôt cette année, ces capitaux parviennent rarement actuellement aux pays en développement.

Les investissements dans les énergies propres en Afrique ne représentent que 2 % des investissements mondiaux et moins de 10 % des 120 milliards de dollars (110,6 milliards d’euros) de financement requis chaque année jusqu’en 2030 pour stimuler le développement des énergies renouvelables sur le continent, selon l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA). ).

Dès son premier jour, la COP28 a franchi une étape majeure puisque 198 pays sont parvenus à un accord historique sur un nouveau fonds pour les pertes et dommages conçu pour aider les pays vulnérables à faire face aux conditions météorologiques extrêmes causées par le changement climatique.

Un homme transporte des conteneurs d'eau avant le Sommet des Nations Unies sur le climat COP28, novembre 2023
Un homme transporte des conteneurs d’eau avant le Sommet des Nations Unies sur le climat COP28, novembre 2023

Plus de 420 millions de dollars (387,3 millions d’euros) ont été promis immédiatement par plusieurs pays, dont 100 millions de dollars (92,2 millions d’euros) de la part des Émirats arabes unis. La voie a été tracée pour que le monde puisse donner suite à cet engagement.

Si un nouveau consensus est atteint dans les deux prochaines semaines, la COP28 pourrait définir de manière décisive l’agenda des années à venir, car elle sera la première à s’appuyer sur les résultats du premier Bilan mondial évaluant les progrès réalisés par les pays pour atteindre l’objectif de 1,5°C. objectifs de réduction des émissions fixés à Paris en 2015.

Cela est particulièrement crucial lorsque le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous indique que les températures vont grimper à plus de 3°C, avec des conséquences catastrophiques à moins que les politiques et les actions ne soient renforcées de toute urgence.

Nous avons besoin de priorités qui trouveront un écho à l’échelle mondiale

Les Émirats arabes unis ne sont pas étrangers à ces défis. C’est le premier pays de la région à signer et ratifier l’Accord de Paris en 2016, reflétant notre engagement en faveur du changement climatique.

En travaillant vers son objectif d’atteindre Net Zero d’ici 2050, des initiatives telles que les trois centrales solaires les plus grandes et les moins coûteuses au monde, la technologie de captage du carbone et l’énergie nucléaire à zéro émission, montrent la détermination de mon pays à montrer la voie en matière de solutions climatiques tout en garantissant l’énergie. sécurité pour le monde.

La centrale solaire d’Al Dhafra, née d’un consortium comprenant le partenaire français EDF Renouvelables, a été inaugurée il y a deux semaines et fournira 2 GW d’électricité propre à 160 000 foyers à travers les Émirats arabes unis.

Toutefois, les efforts d’un seul pays ne suffiront jamais. C’est pourquoi la COP28 vise à définir un plan d’action global avec des priorités qui trouvent un écho à l’échelle mondiale.

Le président de la COP28, Sultan al-Jaber, assiste à la séance d'ouverture du Sommet des Nations Unies sur le climat de la COP28 à Dubaï, en novembre 2023.
Le président de la COP28, Sultan al-Jaber, assiste à la séance d’ouverture du Sommet des Nations Unies sur le climat de la COP28 à Dubaï, en novembre 2023.

Cela renforce mon pays en tant que plus grande source d’électricité sans carbone dans le monde arabe et démontre notre volonté de permettre la transition énergétique.

Dans le même esprit, le deuxième jour de la COP28, les Émirats arabes unis ont annoncé le lancement d’un nouveau fonds climatique de 30 milliards de dollars (27,6 milliards d’euros) axé sur l’amélioration de l’accès au financement, en particulier dans les pays du Sud.

Toutefois, les efforts d’un seul pays ne suffiront jamais. C’est pourquoi la COP28 vise à définir un plan d’action global avec des priorités qui trouvent un écho à l’échelle mondiale.

De l’accélération d’une transition énergétique organisée, responsable et équitable ; Qu’il s’agisse de développer des mécanismes de financement climatique plus efficaces, d’améliorer la qualité de vie et de garantir une totale inclusivité, ces priorités tracent clairement la voie vers des progrès tangibles dans l’action climatique mondiale.

Il est temps que chaque pays et chaque dirigeant parviennent à un consensus sur cette voie et se réunissent à la COP28 pour apporter les changements nécessaires. Notre monde nous regardera.

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