Israël frappe la bande de Gaza alors que la trêve de plusieurs semaines est brisée

Jean Delaunay

Israël frappe la bande de Gaza alors que la trêve de plusieurs semaines est brisée

La pause dans les combats qui a commencé il y a une semaine a permis la libération des otages et des prisonniers, ainsi que l’arrivée d’une aide humanitaire indispensable à Gaza.

Israël a déclaré vendredi que ses avions de combat avaient bombardé la bande de Gaza, signe le plus clair de la reprise de la guerre après une trêve d’une semaine.

L’annonce est intervenue peu après l’expiration du cessez-le-feu vendredi à 05h00 GMT.

Six Palestiniens ont été tués dans un raid aérien israélien sur Rafah, dans le sud de Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Deux enfants ont été tués lors de raids aériens sur la ville de Gaza, a déclaré à l’AFP un médecin de l’hôpital Ahli Arab.

Plus tôt vendredi, Israël a accusé le Hamas de violer les termes du cessez-le-feu, notamment en tirant des roquettes vers Israël depuis Gaza. Le groupe militant palestinien n’a revendiqué aucune attaque.

Quelques minutes après l’expiration de la trêve, un journaliste de l’AFP présent sur place a déclaré que des frappes aériennes et des tirs d’artillerie israéliens avaient frappé la ville de Gaza.

Six Israéliens ont été libérés par le Hamas jeudi soir, après deux autres dans la journée. Ils ont été restitués dans le cadre d’échanges contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Avec la reprise du conflit, les autorités israéliennes ont réintroduit les restrictions en vigueur avant le cessez-le-feu. Dans plusieurs régions du pays, les écoles ne peuvent ouvrir que si elles disposent d’abris répondant aux normes.

Reflétant la situation fragile, le Hamas a revendiqué jeudi la responsabilité d’une fusillade meurtrière à Jérusalem qui a tué quatre Israéliens.

Le groupe militant palestinien s’est néanmoins dit prêt à prolonger la trêve à Gaza, après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé à la poursuite de la pause.

Grâce à la médiation des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte, la trêve entre Israël et le Hamas est entrée en vigueur le 24 novembre.

Initialement prévue pour quatre jours, elle a ensuite été prolongée de plusieurs jours avec l’aide de médiateurs internationaux.

Au cours de la trêve d’une semaine, le Hamas et d’autres militants à Gaza ont libéré environ 80 otages, pour la plupart des Israéliens, en échange de 240 Palestiniens libérés des prisons israéliennes.

La quasi-totalité des personnes libérées par le Hamas étaient des femmes et des enfants. La plupart des personnes libérées par les Israéliens étaient de jeunes garçons palestiniens, arrêtés pour jets de pierres ou « troubles à l’ordre public ».

Il semble de plus en plus difficile de parvenir à des accords sur les échanges à mesure que la plupart des femmes et des enfants détenus à Gaza ont été libérés.

Une vingtaine d’étrangers ou de binationaux, pour la plupart des Thaïlandais travaillant en Israël, ont également été libérés en dehors de l’accord.

L’armée israélienne estime que quelque 240 personnes ont été prises en otage et amenées à Gaza lors de l’attaque du 7 octobre. Ce raid surprise a fait environ 1.200 morts en Israël, en majorité des civils, selon les autorités.

S’appuyant sur des documents internes, le New York Times a affirmé vendredi que des responsables israéliens avaient obtenu plus d’un an à l’avance le plan du Hamas visant à mener une attaque sans précédent contre Israël, mais jugeant ce scénario irréaliste.

En représailles à l’assaut, Israël a promis d’« anéantir » le Hamas, en bombardant sans relâche Gaza et en lançant une offensive terrestre le 27 octobre qui a duré jusqu’au début de la trêve de novembre.

Selon les responsables palestiniens, plus de 15 000 personnes, dont au moins 6 150 enfants et jeunes de moins de 18 ans, sont mortes dans les frappes israéliennes.

Plus de la moitié de la population de Gaza a moins de 18 ans.

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